La contre-attaque Buisson se poursuit. Ancien très proche conseiller de Nicolas Sarkozy - la fameuse "ligne Buisson", c'est lui -, Patrick de son prénom a été écarté pour avoir enregistré des conversations privées de celui qui était encore président de la République et de son épouse. Et depuis, Patrick Buisson se montre très critique envers celui qui brigue aujourd'hui la présidence de l'UMP (et son épouse).
Dernier exemple en date, au travers de confidences faites à L'Obs, en kiosques jeudi 23 octobre. Et notamment cette phrase :
Il sera mort politiquement avant de l'être judiciairement.
Cinglant constat, en contradiction cependant avec ce qu'il explique dans le livre C'était pas le plan, écrit par les journalistes Laureline Dupont et Philippe Cohen et consacré au come-back de Nicolas Sarkozy. Patrick Buisson y estime ainsi que l'ancien président pourrait bien bénéficier de "l'effet Berlusconi" :
Les attaques judiciaires le renforcent sur un plan électoral.
Alors, il ne faut surtout pas lui dire ça parce que ça l'énerve, mais quand même : +7 points [de popularité, ndlr] après sa mise en examen, c'est l'effet Berlusconi, qui a été boosté par la traque judiciaire.
Mais cette fois-ci, c'est une analyse strictement politique qui l'amène à enterrer celui qu'il conseillait autrefois. Sans surprise, il s'oppose à un positionnement trop "centriste" de l'homme qui aspire aujourd'hui à succéder à Jean-François Copé, comme le rapporte L'Obs :
On ne l'attend pas dans le rôle du rempart contre le FN avec un discours centriste. Le centre, ce n'est pas son genre de beauté, ça ne marchera pas.
Et les propositions plus "droitières" - et pour certaines recyclées - faites par le candidat dans Le Figaro Magazine début octobre ne l'ont pas convaincu non plus, toujours selon l'hebdomadaire :
La mayonnaise ne prend pas. Il est seul. Y a plus de jus. Plus rien.
Peut-être le meeting niçois de Nicolas Sarkozy mardi 21 octobre, lors duquel il a tenu un discours très ferme sur l'immigration, l'aurait-il fait changer d'avis ? Peut-être pas, finalement. Car Patrick Buisson juge tout simplement, à en croire nos confrères, que l'ex-président n'a "psychologiquement plus envie de se battre. Il aimerait être élu et continuer la vie agréable qu'il mène actuellement."
Mais ne comptez pas sur Patrick Buisson pour laisser Nicolas Sarkozy laisser vivre "cette vie agréable". L'ancien conseiller a très mal pris son ostracisation et a donc savamment préparé la riposte à ce qu'il considère comme "un rodéo contre sa personne". Un "rodéo" illustré par la petite phrase de Nicolas Sarkozy à son encontre, prononcée lors de son interview du retour, sur France 2 le 21 septembre. Revenant sur ces fameuses "écoutes" clandestines de la part de son ancien conseiller, l'ex-président lâche :
J'en ai connu des trahisons dans ma vie, j'en ai connu beaucoup. Mais comme celle-là, rarement.
Et ça, Buisson l'a *un peu* en travers de la gorge. Il promet ainsi à L'Obs de lancer une mystérieuse "fusée à trois étages". Il se dit qu'il prépare un livre sur l'Élysée et Nicolas Sarkozy. Basé sur les enregistrements de leurs conversations ? Réponse lourde de sous-entendus :
Personne ne sait s'ils existent ou pas.
L'Obs ajoute : "Devant d'autres interlocuteurs, l'ancien conseiller se vante d'en avoir plusieurs centaines d'heures".