Sarkozy sur écoutes : Manuel Valls répète qu'il n'était pas au courant avant le 7 mars, contrairement à Taubira et Ayrault

Publié à 21h30, le 12 mars 2014 , Modifié à 06h30, le 13 mars 2014

Sarkozy sur écoutes : Manuel Valls répète qu'il n'était pas au courant avant le 7 mars, contrairement à Taubira et Ayrault
Manuel Valls invité de Médiapart, mercredi 12 mars (Capture Dailymotion)

Alors que Jean-Marc Ayrault et Christiane Taubira ont fini par reconnaître, après avoir assuré le contraire, qu'ils étaient avertis avant la presse de la mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy dans le cadre d'une nouvelle affaire de trafic d'influence, Manuel Valls répète ce mercredi 12 mars que lui, n'a "pas été informé", avant les révélations du Monde, le 7 mars.

Or, selon le Canard enchaîné, Manuel Valls était au courant avant même sa collègue de la Justice. L'hebdomadaire écrit ce mercredi 12 mars que "les officiers de police judiciaire qui retranscrivent les écoutes doivent, à sa demande, lui faire parvenir régulièrement leur rapport sur l'avancement de l'enquête".

Ce que dément catégoriquement le ministre, invité de Mediapart, ce mercredi 12 mars :

Moi je n'ai pas été informé, directement, indirectement, par écrit ou par oral, par la police judiciaire.

"Le gouvernement a respecté depuis près de vingt mois l'indépendance de la justice", affirme le ministre de l'Intérieur.

"Reconnaissons quand même que l'on est dans un débat assez étrange, dans un climat particulier", poursuit Manuel Valls en énumérant "les affaires qui submergent l'actualité" : l'affaire Copé, l'affaire Buisson et la mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy.

L'ambitieux ministre répond à la droite, notamment à Jean-François Copé qui lui reproche d'être "l'homme le plus mal informé de France" :

J'ai le sentiment que nous faisons face à une manipulation, à une diversion, une opération d'enfumage pour cacher ces turpitudes.

Le ministre de l'Intérieur en vient ensuite au calendrier, à la chronologie, dans laquelle Christiane Taubira s'est emmêlée les pinceaux avant de tenter de rectifier le tir, ce mercredi. "Le 26 février, le Parquet informe la Chancellerie [...] de l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire sur la base d'éléments recueillis dans le cadre de la première enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy", lit Manuel Valls en parcourant la feuille posée sur ses jambes croisées.

Sa fiche lui permet aussi de dire précisément quand son patron et sa chère collègue place Vendôme ont été informés :

Le cabinet de la Garde des Sceaux est informé le 27 février. La Garde des Sceaux elle-même, je crois qu'elle l'a dit, est informée le 28 février. Le Premier ministre est informé le 4 mars.

Trois jours avant les révélations du Monde, trois jours avant que Jean-Marc Ayrault assure à une caméra de BFMTV : "Je ne vois pas comment je pourrais être au courant".

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