Comment la "mère de famille" Marine Le Pen tente de renvoyer Jean-Marie Le Pen au passé

Publié à 14h49, le 05 juillet 2015 , Modifié à 16h07, le 05 juillet 2015

Comment la "mère de famille" Marine Le Pen tente de renvoyer Jean-Marie Le Pen au passé
Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen © BORIS HORVAT / AFP

Marine Le Pen en a un peu marre qu’on la ramène sans cesse à son statut de "fille de". Une reductio ad Lepenum dont ne se privent pas les adversaires de la présidente du FN (n’est-ce pas Xavier Bertrand ?), au moment où Jean-Marie Le Pen fait feu de tout bois contre le parti qui l’a mis au ban. Jusqu'à l'obliger à le réintégrer dans ses rangs.

Début avril, la cheffe frontiste avait déjà justifié sa fermeté vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen en expliquant que son lien de filiation devait s’effacer devant ses devoirs politiques :

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Avant d’être fille et père – je sais que ça passionne la presse cette présentation – nous sommes des dirigeants politiques. Et en cela, nous avons de lourdes responsabilités, au regard non pas de l’avenir seulement du Front national mais au regard de l’avenir de notre pays.

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Ce dimanche 5 juillet, Marine Le Pen a de nouveau pris ses distances d’avec son géniteur. Mais d’une manière plutôt inhabituelle cette fois : en mettant en avant sa qualité de mère de famille. Interrogée lors du Brunch politique de Sud Radio sur la bataille de procédures judiciaires engagée par Jean-Marie Le Pen contre le FN, la candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a déclaré :

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Moi, je fais la guerre contre le chômage, l’immigration clandestine, le fondamentalisme islamiste, l’appauvrissement de mon pays. Donc si à 87 ans, Jean-Marie Le Pen a envie de faire la guerre au Front national et à la présidente du Front national, libre à lui, mais nous, nous avons des choses beaucoup plus importantes à faire. Car figurez-vous qu’avant d’être la fille de Jean-Marie Le Pen, je suis la mère de mes enfants et c’est pour eux que je me bats, pour leur avenir.

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Manière de suggérer que Jean-Marie Le Pen, lui, appartiendrait pour de bon au passé ? Notez au passage la savante métaphore politico-personnelle, qui semble dessiner le rôle de "mère de la nation" derrière celui de "mère de (ses) enfants".

[BONUS TRACK] - Twitter en sous-marin(e)

Bien dans son époque et ses baskets de quadra, Marine Le Pen ? La preuve, la présidente du Front national met les bouchées doubles sur les réseaux sociaux. Questionnée sur un bruit de couloir journalistique qui lui attribue un "deuxième compte Twitter non-officiel", elle a confirmé d’un rire un peu gêné :

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Peut-être.

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En 2011, la twittosphère avait déjà découvert que François Fillon utilisait un compte anonyme sur le site de microblogging. Mais le Premier ministre d’alors n’avait pas mis longtemps avant d’être démasqué.

[Edit 15h55]

Pour une fois que Marine Le Pen et la droite des "Républicains" sont d'accords... Sur Sud Radio, la première a félicité le socialiste Malek Boutih pour son rapport sur le djihadisme remis jeudi 2 juillet à Manuel Valls. Elle a dit :

 

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Je ne partage pas l’intégralité de ce qui est dit, mais Malek Boutih a au moins un mérite : c’est que souvent, en matière d’immigration et de développement du fondamentalisme, il a une vision plutôt plus courageuse que les socialistes et même qu’un grand nombre d’UMP.

"

Plusieurs élus de droite ont eux-aussi loué le travail de Malek Boutih, validant l'approche très alarmiste du député de l'Essonne sur la dérive radicale d'une partie de la jeunesse française.

Du rab sur le Lab

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