Comme en juin 2014 , l'embarras gagne le Front national à cause d'une déclaration un tantinet polémique sur les chambres à gaz , "détail" de la Seconde Guerre mondiale. Tout cela sent le réchauffé, le président d'honneur du FN ayant déjà tenu de tels propos par le passé. Là où le Front national innove, c'est dans sa rapidité à isoler Jean-Marie Le Pen, à critiquer ses propos et à expliquer que ces mots n'engagent pas Marine Le Pen.
Alors forcément, les attaques des opposants au FN, sautant sur l'occasion pour fustiger le supposé racisme latent du parti, irritent un chouïa la direction frontiste. À commencer par Florian Philippot, pourtant rarement avare de critiques contre Jean-Marie Le Pen.
Invité de LCI ce vendredi 3 avril, le vice-président du FN dénonce bien les mots du fondateur de son parti, "des provocations parfaitement inutiles qui ne sont en aucune manière la ligne du Front national ni celle évidemment de sa présidente Marine Le Pen". Et il s'en prend aussi au Parti socialiste, et notamment Bruno Le Roux.
Car un peu plus tôt, sur iTÉLÉ, entre deux attaques sur Arnaud Montebourg , le chef des députés PS est revenu sur les propos de Jean-Marie Le Pen. Il en surtout profité pour critiquer Marine Le Pen qui, ça ne lui a pas échappé, est la fille de son père. Il a dit :
"Le Front national, c'est la famille Le Pen et l'antisémitisme, le racisme, c'est dans les gènes de la famille Le Pen.
"
Allez, tout le monde dans le même panier. Qui plus est pour des raisons génétiques. Marine Le Pen a pourtant été l'une des premières à condamner l'énième provocation de son géniteur. Evidemment, cette attaque passe mal auprès de Florian Philippot qui, du coup, dénonce le racisme supposé là-aussi de… Bruno Le Roux. Le vice-président du FN déclare :
"Hop ! Les grands donneurs de leçons sur le racisme nous font une démonstration de racisme en direct en parlant d'ADN, de transmission de pensée par l'ADN et les gènes, c'est pire que raciste même.
"
Et comme Gilbert Collard ou Louis Aliot , Florian Philippot attaque le PS en parlant de la Francisque de François Mitterrand, cette décoration du Régime de Vichy que l'ancien président a reçue en 1943. "Je n'ai aucune leçon à recevoir de ces gens-là", commence le vice-président du FN avant de donner un petit cours d'histoire à Bruno Le Roux. Il dit :
"La SFIO, ce qu'ils ont voté un certain 10 juin 1940, c'était pas joli joli. Ils ont tous voté, quasiment, les pleins pouvoirs à Pétain. Ça, ça vient de la SFIO, l'ancêtre du Parti socialiste.
"
Preuve, s'il en fallait une, que les politiques sont vraiment calés en histoire.