Jean-Marie Le Pen veut créer un nouveau mouvement pour "barrer la route de Monsieur Philippot"

Publié à 07h21, le 13 mai 2015 , Modifié à 10h17, le 14 mai 2015

Jean-Marie Le Pen veut créer un nouveau mouvement pour "barrer la route de Monsieur Philippot"
Jean-Marie Le Pen et Florian Philippot. © Montage Le Lab via AFP

CROISADE – C’est de notoriété publique que Jean-Marie Le Pen en veut à Florian Philippot. Suspendu du Front national jusqu’au prochain congrès extraordinaire – une "manœuvre chevènementiste", attaque-t-il -, celui qui est toujours président d’honneur du parti d’extrême droite est en croisade contre le vice-président de Marine Le Pen.

Au point de vouloir créer son propre mouvement, pas concurrent du FN, assure-t-il , pour enrayer la montée en puissance de l’eurodéputé FN. Au Figaro de ce mercredi 13 mai, le fondateur du FN explique ainsi clairement ses intentions : faire barrage à Florian Philippot.

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Il y a une volonté de combattre l’investissement du Front national par des forces qui sont relativement étrangères. Nous allons essayer de barrer la route de Monsieur Philippot dans sa conquête du Front national.

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Pour Jean-Marie Le Pen, là où le bât blesse, c’est dans ce que veut faire, selon lui, Florian Philippot du parti frontiste. Un Florian Philippot qu’il qualifie de "haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, socialiste d’origine et gaulliste de surcroît". Tout pour déplaire au patriarche Le Pen. Il développe son sentiment sur les ambitions du bras droit de Marine Le Pen :

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Soit son objectif est de faire exploser le FN, soit il cherche à le transformer complètement en une machine adjointe à l’UMP. Ce qui lui permettrait d’être ministre.

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Pour Jean-Marie Le Pen, sa fille est ainsi victime "d’une espèce de maraboutage" qui lui a "fait perdre sa liberté de jugement". "Elle reste une bonne communicatrice mais l’appareil de son mouvement lui échappe", ajoute-t-il.

Ce nouveau mouvement que Jean-Marie Le Pen veut créer, Marine Le Pen préfère quant à elle le moquer. "Cette structure va être la cour des miracles de l’extrême droite", lance-t-elle au Figaro. Et d’ajouter :

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Les gens ont une affection pour Jean-Marie Le Pen mais ils ne veulent plus le suivre politiquement. C’est un fait.

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Qu’on se le dise, le feuilleton au FN est loin d’avoir connu son dernier épisode.

[EDIT 19h45] Après le Figaro, Jean-Marie Le Pen était l'invité de BFM TV le 13 mai. Invité à s'exprimer de nouveau sur Florian Philippot et ses déclarations sur les "mignons" de ce dernier, il réutilise le même terme tout en se défendant de toute homophobie. Cependant, il dit :

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À la direction du Front national, il y un certain nombre de gens qui assument très bien leur homosexualité. Et il faut bien reconnaître que c'est une des données de la politique actuelle que, au FN, il y a beaucoup de gens qui sont homosexuels.

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Relancé par la journaliste Ruth Elkrief qui lui dit qu'il a "l'air de condamner leur identité sexuelle", il répond :

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Non, je ne condamne pas les homosexuels sur le plan individuel mais quand ils chassent en meute, oui. Quand de conserve, ils manoeuvrent d'une certaine manière et qu'ils se conduisent comme des hétérophobes, c'est-à-dire comme des gens qui détestent ceux qui ne sont pas comme eux, je le condamne.

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De quoi confirmer un peu l'avis de Jean-Marie Le Pen sur l'homosexualité

>> Pour en lire davantage sur ce sujet, c'est par ici .

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