La colère de Nicolas Sarkozy contre Dominique Reynié : "Ce n'est pas une auberge espagnole ici"

Publié à 11h59, le 07 novembre 2015 , Modifié à 17h22, le 10 novembre 2015

La colère de Nicolas Sarkozy contre Dominique Reynié : "Ce n'est pas une auberge espagnole ici"
Nicolas Sarkozy © AFP Stephane de Sakutin

UPPERCUT – S'il voulait faire de parler de lui, c'est réussi. Jeudi 5 novembre, Dominique Reynié, chef de file de Les Républicains pour les régionales en Midi-Pyrénées – Languedoc-Roussillon, a déposé en préfecture une liste pas tout à fait conforme à celle décidée par la commission d'investiture du parti. Des colistiers prévus dans la liste validée par le CNI ont été enlevés , comme Arnaud Julien, secrétaire départemental LR de l'Hérault.

Forcément, cette prise de liberté a quelque peu énervé Nicolas Sarkozy. Le président de Les Républicains a donc profité du Conseil national du parti, samedi 7 novembre, pour rappeler Dominique Reynié à l'ordre. Comme souvent, l'ancien chef de l'État n'a pas pris de gant.

Voici ce qu'il a déclaré à la tribune selon plusieurs journalistes présents sur place, en regardant Dominique Reynié dans les yeux :

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Il y a une chose à laquelle j'accorde beaucoup de prix : le respect de la parole donnée. Ce n'est pas une auberge espagnole ici. Il y a une discipline, il y a une organisation.

 

"

Si jamais Dominique Reynié avait confondu la rue de Vaugirard avec Las Ramblas, il est désormais prévenu : chez Les Républicains, c'est le chef qui décide.

Nicolas Sarkozy n'est pas le seul énervé dans l'histoire. Jean-Christophe Lagarde, aussi, n'a que très moyennement apprécié l'attitude de Dominique Reynié. Le président de l'UDI ne parle pas, lui, d'"auberge espagnole" mais d'un "monde de dealers". Cité par Le Parisien  (article payant) ce samedi, il dit :

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On n'est pas dans un monde de dealers. Ne pas respecter l'accord, ce serait un comportement de petite frappe. Si c'était le cas, j'aurais de quoi m'exprimer.

 

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Mais peut-être l'ancien politologue a-t-il gardé un souvenir confus de la dernière commission d'investiture ? Libération avait raconté comment, le 7 octobre, Nicolas Sarkozy avait copieusement invectivé Dominique Reynié . Le premier avait fait comprendre au second qu'il n'appréciait pas vraiment qu'il discute tout seul dans son coin avec le centre, au grand dam des pontes locaux. "Soit vous acceptez, soit vous dégagez !" avait lancé le président de LR.

L'ancien politologue a jusqu'à lundi 9 novembre pour apporter des modifications à sa liste.

 

 

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