Petite forme pour Claude Bartolone. Lui, d'ordinaire plutôt habile dans le verbe et peu coutumier des dérapages ou écarts de langage s’est fendu de deux petites bourdes ce jeudi 2 juillet. Le président PS de l’Assemblée nationale a ainsi confondu les députés Lucien Degauchy (LR), célèbre pour sa voyante veste jaune lors des questions au gouvernement, et François de Rugy, coprésident du groupe écolo, beaucoup plus sobre vestimentairement parlant. Puis celui qui est également tête de liste socialiste pour les régionales en Ile-de-France s’est ensuite emmêlé les pinceaux sur des stations de RER .
Il n’en fallait pas plus pour donner de nouveaux arguments à la droite pour demander qu’il se mette d’ores et déjà en retrait du perchoir de l’Assemblée. Voire qu’il quitte purement et simplement sa fonction. Ainsi le député de Les Républicains, Jérôme Chartier estime, auprès du Point.fr , que "le temps de la campagne démontre qu’il y a une incompatibilité totale entre la présidence de l’Assemblée nationale et le fait d’être candidat à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France".
Et ce proche de François Fillon de railler cette double-bourde bartolonienne :
"Le même Claude Bartolone en vient à confondre François de Rugy et Lucien Degauchy, bien connu pour sa veste jaune. De même, s'agissant des travaux du RER A, il confond Aubervilliers et la station Auber...
"
Question de fatigue au terme d’une session ordinaire du Parlement alambiquée et à l’orée d’une session extraordinaire extraordinairement chargée ? Jérôme Chartier le croit, et accuse ironiquement le député PS de Seine-Saint-Denis de "surmenage" :
"Bref, alors qu'il n'en est qu'à deux déplacements de campagne par semaine, ça sent déjà le surmenage ! (rires)
"
Conclusion ? Jérôme Chartier relance la demande de LR de voir Claude Bartolone quitter la présidence de l’Assemblée :
"Plus sérieusement, Claude Bartolone doit mettre fin immédiatement à cette incompatibilité et se retirer dès à présent de la présidence de l'Assemblée nationale. C'est préjudiciable à l'Assemblée nationale.
"
De nombreux élus de l’opposition ont déjà lancé cette requête . Vainement. En réponse, Claude Bartolone a assuré qu’il se mettrait en retrait du perchoir, laissant ses vice-présidents présider les séances des questions au gouvernement à partir de la rentrée de septembre.
Pourtant, être tout à la fois président de l’Assemblée nationale et candidat à une élection n’est pas une première. Loin de là. Et outre les socialistes Laurent Fabius et Henri Emmanuelli, les ex-présidents de droite de l’Assemblée Philippe Séguin et Bernard Accoyer ont eux-aussi connu le même conflit .