OUVERTURE - "Ils m'ont invité, moi je vais partout et je parle avec tout le monde" : Nicolas Dhuicq, député du parti Les Républicains, participera samedi 21 novembre à un colloque sur l'immigration tenu par l'Action Française. Oui, cette organisation d'extrême droite nationaliste et royaliste.
Comme nous l'a signalé un lecteur, le mouvement annonce sur son site la tenue de ce colloque, sous le titre "Immigration, stop ou encore ?", en présence de Nicolas Dhuicq, qui ne fait pas vraiment partie de l'aile modérée de LR (voir ici, ici ou ici). L'élu de l'Aube confirme au Lab qu'il y participera, invoquant une volonté de dialogue par-delà les opinions politiques, au nom de la République :
"Je n'avais aucune raison de les ostraciser, même si je ne suis pas d'accord avec leurs idées. Par principe, je débats. J'ai par exemple fait des débats avec le Parti communiste sur la réforme des retraites.
On ne peut pas avoir tout le battage actuel sur la République et ne pas être capable de parler avec tout le monde. J'y tiendrai le discours que je tiens partout.
"
Et d'insister, relancé pour savoir s'il ne craint pas que cette présence soit *mal interprétée* :
"Si on continue comme ça, on se renferme sur nous-mêmes et on ne parle plus à personne. On ne peut pas à la fois dire qu'on est en République et ostraciser les gens. Il faut être cohérent.
"
Un autre député LR est annoncé à ce colloque par l'Action Française : Jean-Frédéric Poisson, qui est aussi président du Parti chrétien démocrate de Christine Boutin et candidat à la primaire de la droite et du centre sous cette étiquette. Lui ne sera toutefois pas présent, explique-t-il au Lab :
"Je n'y serai pas. Il y aura quelqu'un du Pari chrétien démocrate, mais personnellement je n'y serai pas pour une question d'agenda.
"
Une "question d'agenda", donc. Aurait-il accepté l'invitation s'il n'était pas déjà pris ? "Ce que je vous dis, c'est que je n'y serai pas pour des raisons d'agenda", élude Jean-Frédéric Poisson.
Parmi les autres participants à ce colloque : l'écrivain Renaud Camus, connu pour avoir théorisée l'idée de "grand remplacement", chère à une grande partie du Front national ; Karim Ouchikh, président du SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés), petit parti rattaché au FN ; Julien Rochedy, ancien président du Front national de la jeunesse et aujourd'hui en rupture avec le parti de Marine Le Pen.
De quoi s'agira-t-il ce samedi 21 novembre ? D'immigration, donc. Voici le texte de présentation de l'événement :
"L'arrivée massive d'immigrants en Europe est un phénomène exceptionnel. D'une part à cause de l'ampleur du phénomène et d'autre part à cause de la nature musulmane de cette immigration, dans un contexte de multiculturalisme qui interdit tout assimilation. Enfin, à cause de la crise économique persistante, qui a appauvri la plupart des citoyens. Dans cette conjoncture, la France est en danger : comment accueillera-t-elle vraiment ces immigrants supplémentaires, alors que l'échec des précédentes politiques migratoires est déjà patent ? Et comment préservera-t-elle son identité alors que celle-ci est niée par ses élites et combattue par les nouveaux arrivants ?
"
Nicolas Dhuicq fait partie des participants à la table ronde "Que faire ? Les solutions politique [sic] possibles". Une table ronde animée par l'assistant parlementaire du député d'extrême droite, ex-FN, Jacques Bompard. Un court texte présente le sens de cette discussion :
"L'Union européenne tient le double discours de l'exigence morale et de la nécessité économique. La France met en avant les valeurs de la République et la nécessité d'être exemplaire. Pourtant, le véritable rôle des politiques n'est-il pas, d'abord, d'assurer le bonheur des populations existantes ?
"
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