OUVERTURE - Nicolas Sarkozy est vraiment sur une bonne vibe. Le succès de la droite aux départementales a requinqué le successeur de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP. Oublié son soi-disant manque d'autorité : Sarkozy is back. En témoigne l'extrême bonne humeur de l'ex-président après le second tour des dernières élections (remember ).
Du coup, le chef de l'UMP n'a plus aucun doute sur le résultat de la primaire UMP qui désignera celui qui, en 2017, concourra pour l'Élysée. Il l'était déjà mais cela se voit de plus en plus. "Il a même dit qu'il n'y avait plus besoin de primaires !" s'est affolé Bruno Le Maire, cité par le Canard Enchaîné mercredi 1er avril.
Mais le député de l'Eure peut être rassuré : Nicolas Sarkozy compte toujours passer par la case primaire. Et même s'il était un chouïa euphorique dimanche 29 mars, il entend bien mettre toutes les chances de son côté. Cité par Challenges , ce jeudi 2 avril, Nicolas Sarkozy évoque comment il veut s'assurer la victoire en réduisant le potentiel de son plus grand adversaire, aka Alain Juppé .
Il dit :
"Il faut que toutes les personnalités qui le souhaitent puissent se présenter à la primaire UMP. […] C'est très bien que Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et François Fillon concourent. Ils piqueront tous des voix à Alain Juppé…
"
Diviser pour mieux régner, l'adage est aussi vieux que le pouvoir. Et, pour être sûr que plusieurs ambitieux pourront se présenter, le groupe de travail présidé par Thierry Solère sur la primaire a fixé un seuil de parrainage relativement bas : les candidats devront recueillir le soutien de 250 élus répartis sur au moins 30 départements, parmi lesquels 25 parlementaires minimum.
Pour encore attaquer Alain Juppé sur sa gauche, Nicolas Sarkozy espère aussi rameuter l'UDI à la primaire. Comment ? En leur offrant de jolis cadeaux. Selon Paris-Match , le président de l'UMP serait prêt à faire de grosses concessions contre une participation des centristes : "laisser à l'UDI trois tête de liste aux régionales : le Normandie pour l'ancien ministre Hervé Morin, le Centre pour le député Philippe Vigier et Bourgogne-Franche-Comté pour François Sauvadet", écrit l'hebdomadaire, ce jeudi 2 avril.
Et si cela ne suffisait pas, Nicolas Sarkozy table aussi sur une participation toute riquiqui : 1 million de votants, au grand maximum, selon les prévisions de son entourage que rapportent Paris Match. Ce qui est quand même deux fois plus que le seuil fixé par Alain Juppé pour se présenter seul à l'Élysée , même en cas de défaite à la primaire. Et, surtout, devinez qui est certain de pouvoir contrôler ce million de votants ? Les sarkozystes évidemment.
D'où ce commentaire plein d'entrain signé Brice Hortefeux, fidèle entre tous les fidèles cité par l'hebdo :
"Cette primaire avait été conçue comme un obstacle à son retour, elle va devenir un booster. Chaque jour qui passe est un peu moins d'oxygène pour Juppé et les autres.
"
Les choses vont vite en politique.