Manuel Valls : "Qui peut croire qu'en nommant ministres Jean-Vincent Placé et Jean-Marc Germain, tout sera réglé ?"

Publié à 17h18, le 31 mars 2015 , Modifié à 19h14, le 31 mars 2015

Manuel Valls : "Qui peut croire qu'en nommant ministres Jean-Vincent Placé et Jean-Marc Germain, tout sera réglé ?"
Jean-Marc Germain, Manuel Valls et Jean-Vincent Placé © Montage Le Lab via AFP

C'EST BIEN GENTIL TOUT ÇA MAIS BON - Lendemain de soirée difficile pour Manuel Valls. Après la lourde défaite de la gauche dimanche, le Premier ministre "fête" mardi 31 mars l'anniversaire de son arrivée à Matignon dans un contexte un brin morose. Entre la désunion de la gauche aux départementales, des frondeurs qui redonnent de la voix, Cécile Duflot qui juge que son "logiciel est périmé" et le Parti de Gauche qui refuse de discuter avec le PS, les conditions d'un avenir plus souriant pour la majorité ne sont pas franchement réunies dans l'immédiat. 

Au lieu d'un voyage en Allemagne, Manuel Valls a participé à la réunion de groupe des députés socialistes ce mardi dans la matinée - l'occasion pour lui d'assurer à ceux qui en doutaient qu'il est "à l'écoute" et d'appeler au "rassemblement de toutes les forces de gauche" pour "recréer une espérance" - puis, en début d'après-midi, à la séance de questions au gouvernement - lors de laquelle il a redit aux écologistes que "la porte est toujours ouverte et la main tendue". 

Mais parallèlement à ces gestes d'apaisement, le Premier ministre se fait moins sympathique dans les colonnes du Monde (article payant). Il explique d'abord :

Face au défi du FN, si le seul objectif, c'est de savoir qui gagne le congrès du PS [en juin à Poitiers, ndlr] ou qui devient ministre,  nous ne serons pas à la hauteur de la situation.

 

C'est que, comme il l'a rappelé dans l'hémicycle, il juge que le "combat" contre le parti de Marine Le Pen doit se faire à la fois sur les "résultats" des politiques menées et sur les "valeurs". Auprès du quotidien du soir, il se fait ensuite beaucoup plus saignant : 

Qui peut croire qu'en nommant demain ministres Jean-Vincent Placé et Jean-Marc Germain, tout sera réglé ?

 

On aurait pu imaginer plus flatteur pour le patron des sénateurs écologistes, fervent artisan d'un retour de sa formation au gouvernement, et le député frondeur et proche de Martine Aubry, dont la rumeur dit (et le Premier ministre accrédite en quelque sorte cette possibilité) qu'il serait ministrable. Pour résumer : un gouvernement plus "ouvert", porquoi pas, mais là n'est pas l'essentiel.

Sur BFMTV mardi matin, Manuel Valls a par ailleurs expliqué : "On n’entre pas au gouvernement comme ça. On ne peut le faire que s’il y a un pacte entre les socialistes et Europe écologie - Les Verts". Lui, en tous cas, ne dévie pas d'un pouce de sa ligne. Il explique au Monde :

Je suis un Premier ministre déterminé, qui veut réussir pour installer la gauche au pouvoir dans la durée, et qui a des idées qui s'imposent dans le débat public. [...] Je ne veux pas perdre mes fondamentaux. Je suis au clair avec moi-même, j'avance et je sais ce que les Français attendent de moi.

[Edit 19h15]

Cécile Duflot, elle, ne serait finalement plus totalement opposée à un retour des Verts (et même de sa propre personne) au gouvernement. D'après Le Canard Enchaîné mercredi 1er avril, l'ancienne ministre du Logement n'aurait "pas fermé la porte" à l'obtention d'un nouveau maroquin, pendant une discussion avec François Hollande dans l'avion qui les ramenait de Tunis, dimanche dernier. L'hebdomadaire écrit : 

 

Elle est prête à rejoindre le gouvernement, pas immédiatement mais en janvier 2016, et à condition que 'l'écologie soit replacée au centre des débats'.

Bizarre bizarre : on avait cru comprendre le contraire...

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