Pour Bruno Le Maire, la droite a "échoué" car "elle n'est pas sortie du sarkozysme"

Publié à 17h03, le 22 mai 2017 , Modifié à 17h11, le 22 mai 2017

Pour Bruno Le Maire, la droite a "échoué" car "elle n'est pas sortie du sarkozysme"
Bruno Le Maire © DOMINIQUE FAGET / AFP

SARKOUPABLE - Il n'est jamais vraiment parti. Ni après sa défaite à la présidentielle en 2012, ni après son élimination au premier tour de la primaire, fin 2016. Figure tutélaire, chef spirituel, parrain : Nicolas Sarkozy est toujours là à droite, mobilisant et s'occupant de ses troupes, intervenant en coulisses lorsque les choses dégénèrent, donnant son avis qui, forcément, contribue à orienter la ligne de sa famille politique. Et c'est l'une des raisons du récent échec de la droite, selon Bruno Le Maire (qui ne porte pas l'ancien chef de l'État dans son cœur).

À Paris Match lundi 22 mai, celui qui avait affronté le boss lors de l'élection à la présidence de l'UMP, puis à la primaire de la droite, et qui est devenu depuis ministre de l'Économie d'un Emmanuel Macron "ni de droite ni de gauche", lâche cette sentence :

 

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D’une certaine manière, la droite n’est pas sortie du sarkozysme. C’est ce qui l'a fait échouer.

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On imagine que cette analyse vaut autant pour les questions idéologiques ("BLM" est plus libéral que la droite classique sur les sujets de société et moins centré autour de la question de l'identité) que de personnes (tenant du fameux "renouveau" et adversaire tout désigné de Laurent Wauquiez avant son départ du parti, il doit peu goûter la chefferie en place à LR).

Simple petite remarque : le candidat de la droite défait au premier tour de la présidentielle n'était pas franchement sarkozyste et s'appelait François Fillon. Et ce sont plutôt les affaires judiciaires qui l'ont entraîné vers le fond. À moins que Bruno Le Maire n'assimile celles-ci au "sarkozysme", ce que nous nous refusons à croire, il oublie donc ici une *toute petite* donnée du problème. Mais passons.

BLM est donc parti vers d'autres cieux et tout va bien pour lui, merci de demander. "Je n’ai jamais été aussi heureux dans ma vie politique", dit ainsi le nouveau ministre (ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour celui qui considère que les hommes politiques sont "dépressifs ou alcooliques"). Mais s'il analyse les raisons qui ont fait perdre la droite au cours d'une présidentielle annoncée comme imperdable, il fait aussi son auto-critique. Car force est de constater qu'Emmanuel Macron s'est imposé sur ce créneau du renouvellement des hommes et des pratiques politiques alors que lui est resté scotché à 2,38% à la primaire. Et c'est justement à cette dernière qu'il attribue sa mésaventure :

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Macron a gagné là où j’ai échoué. Il a fait preuve de plus d’audace. Moi, je ne suis pas allé assez loin. Je me suis enfermé dans une primaire. Cela a été mon erreur.

 

"

Une argument de plus en défaveur des primaires, à droite comme à gauche, pour 2022...

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