Pour Florian Philippot, Emmanuel Macron est "Monsieur Système"

Publié à 09h30, le 22 septembre 2015 , Modifié à 13h15, le 22 septembre 2015

Pour Florian Philippot, Emmanuel Macron est "Monsieur Système"
Emmanuel Macron © PATRICK KOVARIK / AFP

ENNEMI PUBLIC #1 - À force de propos polémiques à gauche concernant certains totems (35 heures et statut des fonctionnaires, notamment), Emmanuel Macron a fini par s'attirer tout plein d'offres d'emploi. Lui qui n'a plus sa carte au PS s'est ainsi vu proposer, lundi 21 septembre, de rejoindre les rangs de l'UDI mais aussi de Les Républicains. Du pain béni pour Florian Philippot, vice-président du FN, parti qui base une large part de son discours sur la dénonciation du "système" composé des partis de gouvernement, qui seraient identiques et complices.

L'eurodéputé frontiste a donc un argument tout prêt pour moquer cette compatibilité avec le ministre de l'Économie mise en avant par l'opposition de droite et du centre. Invité d'iTélé mardi 22 septembre, Florian Philippot juge ainsi "logiques" ces appels du pied venus de l'UDI et de LR et voit en Emmanuel Macron "le point de synthèse du système" et "l'incarnation de la pensée unique" :

 

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Monsieur Macron, c'est le point de synthèse du système. C'est l'incarnation... On aurait donné un nom à 'Monsieur Système', ça aurait été monsieur Macron. C'est l'incarnation de cette pensée unique : UMP, PS, UDI, MoDem, tout ce que vous voulez. Ils pensent tous la même chose.

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Et d'égrenner les éléments de cette "pensée unique" dont le ministre serait le représentant : "La soumission de la France à l'Union européenne, donc il faut bazarder le statut des fonctionnaires, il faut privatiser les services publics, il faut soumettre la France à l'austérité, il faut bazarder les petites pharmacies, les petits commerces et les petits artisans par rapport aux gros, aux grands distributeurs..."

Florian Philippot conclut donc sa démonstration visant à présenter Emmanuel Macron comme la personnification de ce contre quoi lutte le FN :

 

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Ça, c'est le projet de société du système et c'est celui que porte en tous points monsieur Macron.

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Plus tôt dans sa tirade, il avait également glissé ce qui, dans la bouche d'un reponsable frontiste, tiendrait presque de l'insulte suprême :

 

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C'est pour ça qu'il doit finir commissaire européen.

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Emmanuel Macron, nouvel ennemi public numéro 1 à Nanterre.



[BONUS TRACK] Soutine à Morano

Wallerand de Saint Just, trésorier du FN et tête de liste en Île-de-France pour les régionales de décembre, avait déjà apporté son soutien à Nadine Morano dans le procès qu'elle intente à l'humoriste Guy Bedos, qui l'avait traitée de "conne" au cours d'un spectacle. Ce 22 septembre, c'est Florian Philippot qui, à son tour, prend la défense de l'eurodéputée LR. Il explique :

 

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Je crois que c'est le fils Bedos [Nicolas, ndlr] qui avait insulté Marine Le Pen. Il a été relaxé, c'est pas normal, je veux dire là on n'est pas dans l'humour. La liberté d'expression, j'y suis très favorable mais elle est tempérée, notamment par l'injure publique. Et je crois en l'occurrence qu'on ne traite pas comme cela n'importe quelle femme, qu'elle soit élue ou pas. On ne traite pas comme ça les femmes.

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C'est également sous l'angle de "la femme trop souvent injuriée impunément" que Wallerand de Saint Just avait pris position, avant que Guy Bedos ne soit relaxé cinq jours plus tard. Nadine Morano a fait appel de cette décision.



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