Depuis l'arrestation de Salah Abdeslam , mi-mars, en Belgique, une petit musique se fait entendre à droite, et notamment au Front national. Cet air n'a rien de nouveau : depuis 1981, il revient avec la régularité d'un tube estival. Cet air, c'est le fameux débat sur la peine de mort. Le 31 mars, le n°2 du FN, Louis Aliot, avait déjà invoqué Robert Badinter pour relancer le débat. Ce lundi 4 avril, c'est au tour du secrétaire général du parti de parler de la peine capitale.
Invité de Sud Radio / Public Sénat, Nicolas Bay explique :
"Nous ce que nous disons, c'est que la peine de mort est la clé de voûte du système judiciaire. Et ce qui est très grave dans l'abolition de la peine de mort en 81, ce n'est pas seulement la question de la peine capitale. C'est la question de l'effondrement de l'échelle des peines qui fait qu'aujourd'hui, il n'y a plus de perpétuité réelle dans notre pays.
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Nicolas Bay en vient donc tout naturellement à critiquer la contrainte pénale mise en œuvre par Christiane Taubira. "Ça va faire que jusqu'à dix ans de prison ferme, et il faut en faire pour avoir une peine de dix ans de prison ferme, eh bien il y aura des peines de substitution", dit-il.
Le dirigeant frontiste ajoute :
"L'abolition de la peine de mort en 1981 a généré ce laxisme dont on fait aujourd'hui lourdement les frais.
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On notera donc que le laxisme n'est pas l'apanage de Christiane Taubira mais, selon le secrétaire général du FN, un phénomène de plus de 30 ans.
En janvier 2015, Marine Le Pen avait expliqué vouloir un référendum sur le sujet .
Le 31 mars, Louis Aliot a retrouvé et publié sur sa page Facebook un extrait d'un discours de Robert Badinter, datant de 1981, sur la peine de mort. Le ministre de la Justice de François Mitterrand évoquait alors la possibilité de la rétablir en temps de guerre tout en laissant la possibilité aux dirigeants et au législateur de choisir ou non cette option.
Le n°2 du FN n'est pas le seul à avoir parlé de la peine de mort ces derniers jours. Avant lui, Xavier Bertrand avait expliqué que, s'il avait été député en 1981, il n'aurait probablement pas voté pour l'abrogation de la peine capitale . Pour autant, il ne veut pas revenir sur l’abolition de la peine capitale qui "a du sens à une condition" : "que ceux qui étaient susceptibles de relever de la peine de mort ne doivent jamais, jamais, sortir de prison".
Le 29 mars, sur le site Boursorama, Nadine Morano avait quant à elle expliqué que, faute de peine de mort en France, les terroristes devaient être "condamnés à la perpétuité réelle" .