Primaire de la droite : Raffarin classe les candidats en fonction de leur appartenance à "la Ligue 1" ou à "la Ligue 2"

Publié à 09h36, le 27 mai 2015 , Modifié à 10h17, le 27 mai 2015

Primaire de la droite : Raffarin classe les candidats en fonction de leur appartenance à "la Ligue 1" ou à "la Ligue 2"
Les trésors des archives de la Ligue de Football Professionnel © THOMAS COEX / AFP

#FOOTPOLITIQUE - Le monde de la droite se divise en deux catégories. Ceux qui sont officiellement candidats à la primaire de 2016 et ceux qui ne se sont pas encore déclarés mais ne devraient pas tarder à le faire. François Fillon et Alain Juppé font partie des premiers ; Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire sont au rang des seconds. Nathalie Kosciusko-Morizet est un peu entre les deux. Mais Jean-Pierre Raffarin préfère établir une autre classification des prétendants à l'investiture de la droite pour 2017. Et il le fait en parlant de ballon rond.

Sur Europe 1 mercredi 27 mai, le sénateur de la Vienne est interrogé sur les éventuels dégâts que pourraient causer à l'UMP la multiplication de ces candidatures. C'est là qu'il établit une comparaison entre son parti et le championnat de France de football :

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- Jean-Pierre Raffarin : Non je ne crois pas parce qu'il en est de la politique, sur ce plan-là, comme du sport : il y a la Ligue 1 et la Ligue 2. Donc dans la Ligue 1 on voit bien qu'il y a Alain Juppé d'un côté, Nicolas Sarkozy de l'autre, mais je ne veux pas...



- Europe 1 : Et Bruno Le Maire, il est dans quelle ligue ?



- Jean-Pierre Raffarin : Il est en tête de la Ligue 2, donc il cherche à passer en Ligue 1. Je ne sais pas s'il va y arriver, il a beaucoup de talent pour ce faire mais pour le moment, il n'y est pas tout à fait.

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Amusons-nous donc un instant en reprenant l'analyse de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Au regard des classements de fin de saison des deux principaux championnats français et des sondages d'opinion, on peut conclure que :

# Nicolas Sarkozy = le Paris Saint-Germain, champion de France pour la troisième année consécutive (la comparaison devrait d'ailleurs lui faire très plaisir, lui qui encore aujourd'hui s'immisce dans le recrutement du club de la capitale selon certains).

# Alain Juppé = l'Olympique Lyonnais, dauphin valeureux mais un peu court sur la fin.

# Bruno Le Maire = l'Espérance Sportive Troyes Aube Champagne (ESTAC), champion de Ligue 2 et nouveau promu en Ligue 1.

On serait tentés d'ajouter : ils n'ont pas (tout à fait) le même maillot, mais ils ont la même passion.

Une bien belle métaphore sportive de bon matin de la part de Jean-Pierre Raffarin. Ce n'est d'ailleurs pas la seule. Quelques minutes plus tard, questionné sur le surnom que Nicolas Sarkozy donne à François Hollande, "moi, je" (son gimmick préféré), le sénateur passe du football au tennis :

 

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C'est lui qui l'a voulu. C'est quand même François Hollande qui a marqué les esprits avec cette formule ["Moi président", ndlr] donc que ça lui revienne, c'est un peu en politique comme à Roland Garros, les balles reviennent.

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[BONUS TRACK] Tous ces gens dont j'ai dit qu'ils avaient changé (et en fait non)

"Il a pris de la patience ! Il écoute les autres ! Il prend son temps ! Y'a des moments, on en revient même pas..." Jean-Pierre Raffarin est encore en pleine admiration des nouvelles qualités de Nicolas Sarkozy. Mais de là à dire qu'il a "changé", quand même pas. L'ex-Premier ministre ne croit pas à cet élément de stotytelling classique de la politique. Et c'est "l'expérience" qui parle.

Interrogé sur la double attaque de Nicolas Sarkozy contre Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira, le sénateur explique que le président de l'UMP est comme ça, que c'est son caractère. Et donc qu'il n'a pas franchement changé. Tout comme de nombreux autres responsables dont Raffarin a un jour dit qu'ils avaient "changé" alors qu'en fait, non :

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- Jean-Pierre Raffarin : Il est clair qu'il a son style et de temps en temps, on l'a appelé à un peu de tempérance. Mais au fond un parti politique, il y a la diversité des tempéraments, des natures, il y en a qui sont plus ronds, d'autres plus secs...



- Europe 1 : Chassez le naturel, il revient au galop ?



- Jean-Pierre Raffarin : Oh ça, on change pas beaucoup en politique, hein. Moi j'ai répété souvent que Valéry Giscard d'Estaing avait changé, j'ai ensuite analysé qu'Alain Juppé avait changé, et puis x ou y ont pu changer... Avec l'expérience, je me rends compte que la limite du changement est assez réduite.

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[BONUS TRACK 2] "Nicolas Juppé"

Jean-Pierre Raffarin était décidément en grande forme, ce mercredi matin. Alors quand on lui demande de désigner LA personnalité qui serait à ses yeux "à la hauteur nécessaire pour être président", il trouve un moyen de flatter tout le monde (lui qui soutiendra évidemment Nicolas Sarkozy s'il l'emporte mais préfère quand même Alain Juppé). S'il lui faut donner "un nom, un seul", ce sera donc celui-ci :

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Eh bien écoutez, je vous dirais Nicolas Juppé, puisque vous n'en voulez qu'un. Et donc il y a là une possibilité d'avoir deux personnes qui ont l'expérience de l'État, la qualité de cette expérience et un certain nombre de visions.

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