OPEN BAR - Elle est souvent moquée par ses adversaires après l'une ou l'autre de ses sorties tout en finesse. Mais cette fois-ci, c'est de sa petite famille que vient une partie des coups, et pas les moins violents. Avec son tonitruant "la France est un pays de race blanche" lancé sur France 2 samedi soir, Nadine Morano s'attire en effet les gentillesses de ses camarades de Les Républicains.
Ce lundi 28 septembre, ça a commencé par un petit rappel de quelques principes de base signé Valérie Debord :
Etre Français c'est adhérer aux valeurs de la République "sans distinction d'origine, de race ou de religion" #Constitution@lesRepublicains
— Valérie Debord (@DebordValerie) 28 Septembre 2015
La secrétaire générale adjointe de LR faisait référence à l'article 1er de la Constitution de la Ve République, qui affirme notamment : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion."
Hervé Gaymard y est ensuite allé de son petit commentaire. Pour le député de Savoie et proche d'Alain Juppé, la phrase de sa collègue contribue à "la dévaluation compétitive du debat politique" :
"Avec la phrase de #Morano, on est dans la dévaluation compétitive du debat politique" @HGaymard#LeTalk
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 28 Septembre 2015
À la mi-journée, Sébastien Huyghe et Lydia Guirous, tous deux porte-parole du parti d'opposition, sont revenus sur cette polémique. Notamment pour expliquer que "Nadine Morano n'est pas habilitée à parler au nom de [leur] famille politique" :
Sebastien Huyghe : "Nadine Morano n'est pas habilitée à parler au nom de notre famille politique". #LesRepublicains
— JeanBaptiste Daoulas (@jbdaoulas) 28 Septembre 2015
Morano et le "pays de race blanche" : les porte-paroles LR évoquent une "expression malheureuse", "les Républicains ne s'y associent pas"
— Pauline de St Remy (@PauSR) 28 Septembre 2015
#lesRepublicains "ne se reconnaissent pas dans les propos de Nadine #Morano mais il n'y a pas de sanction prévue pour l'instant." (PParole)
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 28 Septembre 2015
Sans nommer Nadine Morano, Gérald Darmanin s'est également fait fort de la dézinguer, en convoquant les figures de Saïd Boualam dit "le bouchaga Boualem", ancien vice-président de l'Assemblée nationale, et de Félix Éboué, ex-gouverneur de la Martinique, de Guadeloupe et du Tchad. Le député-maire de Tourcoing a écrit (et son message a été retweeté par Xavier Bertrand) :
Je crois que le Bachaga Boualem et Félix Eboué ne voient pas le lien entre être de "race blanche" et être français... pic.twitter.com/QegYsL53Tm
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 28 Septembre 2015
Sur un ton moins ironique, Bruno Le Maire avait pour sa part tenu à recadrer, sur BFMTV :
"La France, ce n'est pas une race, la France, ce n'est pas une religion, la France, elle n'est pas une couleur de peau. La France, c'est une idée, c'est des principes, c'est des valeurs essentielles, l'égalité homme-femme, la laïcité, notre histoire, notre mémoire, notre langue. C'est ça qui fait la valeur de la France. La France n'a jamais été ni une race, ni une religion, ni une couleur de peau.
"
Alain Juppé y est également allé de son petit trolling matinal, mardi 29 septembre :
Un signe d'amitié ce matin à nos compatriotes d'Outre-Mer qui ne sont pas tous de "race" blanche" mais qui sont tous Français à part entière
— Alain Juppé (@alainjuppe) 29 Septembre 2015
Dimanche soir sur iTélé, Valérie Pécresse avait déjà déclaré :
"C’est un non-sens de parler de race. Je ne la comprends pas. C’est un non-sens.
"
C'est Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée d'Europe 1 mardi, qui a tapé le plus fort chez LR, considérant que "la République française ne fonctionne pas sur les bases idéologiques de l'apartheid".
Hors des Républicains, chez les alliés de l'UDI, c'est Jean-Christophe Lagarde qui s'est chargé d'une attaque à la sulfateuse contre Nadine Morano, la qualifiant de "porte-parole du Ku Klux Klan" sur iTélé, mardi.
[Edit 29/09 : ajout Juppé, Lagarde et NKM]
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