#TEAMPROVOC – Lorsqu'il tient spectacle devant les militants de Les Républicains, Nicolas Sarkozy manie volontiers l'art de la provoc'. Et vas-y que je qualifie François Hollande de "moi je", que je feins d'avoir oublié le nom de Jean-Christophe Cambadélis ou, dernièrement, que je compare l'afflux de migrants en Europe à une fuite d'eau dans une cuisine .
Évidemment, l'ancien chef de l'État est bien trop malin pour ne pas savoir ce qu'il fait. Il choque et il aime ça. Cité par Le Canard Enchaîné ce mercredi 24 juin, Nicolas Sarkozy défend ses propos "redoutablement efficaces". Surtout, il justifie son attitude en évoquant son prédécesseur à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé. Il dit :
"Il y a toujours le décalage entre les élites qui se pincent le nez, et les électeurs, qui comprennent ce qu'on dit. Moi, entre les deux, j'ai choisi. Copé, il a dit des conneries, mais ses pains au chocolat, ce n'était pas une connerie.
"
Trois ans après, Nicolas Sarkozy valide donc la sortie de Jean-François Copé sur les pains au chocolat . Le 5 octobre 2012 à Draguignan, en pleine campagne pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé avait voulu dénoncer une nouvelle fois le "racisme anti-blancs". "Il est des quartiers où les enfants ne peuvent pas manger leur pain au chocolat car c'est le ramadan", avait-il dit, s'attirant les foudres de son propre camp. Son adversaire de l'époque, François Fillon, l'avait par exemple accusé de "rechercher le buzz à tout prix" .
[Edit 3/09] Et Jean-François Copé non plus ne trouve pas qu'il s'agissait d'une connerie. D'après Le Point, jeudi 3 septembre, il se félicite même aujourd'hui d'avoir, à l'époque, promu "un produit boulanger" grâce à "cette phrase vraie".
En tous cas, au Lab, le "ce n'était pas une connerie" de Nicolas Sarkozy, ça nous a fait penser à ça :
[BONUS TRACK]
Nicolas Sarkozy valide donc les choix pâtissiers de Jean-François Copé. Mais n'allez pas croire que cela suffise à calmer les tensions entre les deux hommes. Loin de là.
Comme le révèle l'Opinion le 24 juin, le bureau politique du 23 juin de Les Républicains a été quelque peu agité. La raison : le choix de Nicolas Sarkozy de donner trois têtes de liste à l'UDI de Jean-Christophe Lagarde pour les élections régionales de décembre. Ce choix n'est visiblement pas passé auprès de JFC. Ce dernier a pris la parole et a dit ceci :
"Je vais dire au micro ce que beaucoup pensent tout bas. Le prix à payer est beaucoup trop élevé. Ce n'est plus le parti du centre de Bayrou, ni l'UDI de Borloo. Depuis le départ de Borloo, l'UDI ne pèse plus rien. Avec un tel accord, on lui permet de retrouver un matelas d'élus.
"
Sur ce, Nicolas Sarkozy reprend la parole pour mettre en avant son rôle de rassembleur puis finit par asséner :
"Tu vois, Jean-François, c'est toute la différence entre toi et moi. Toi tu préfères le clivage et moi le rassemblement, à l'intérieur de la famille comme à l'extérieur.
"
Ambiance, ambiance entre les deux anciens présidents de l'UMP.