Elle est enfin sortie de son "abstinence" médiatique, mais n'aurait plus de courant digne de ce nom. Et c'est François Lamy, très proche de Martine Aubry, qui fait cet amer constat auprès du Monde (article payant), mardi 9 septembre : "Le courant aubryste n'existe plus". Le "réseau" de l'ancienne première secrétaire du PS se serait dissous tout le long du spectre socialiste, notamment depuis la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, affirme François lamy :
Après l'élection de Hollande, on a continué à se voir régulièrement avec les reconstructeurs, [nom des vainqueurs du congrès de Reims], Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Guillaume Bachelay, Jean-Marc Germain, Christophe Borgel, Laurence Rossignol… mais la nouvelle donne de l'arrivée du gouvernement Valls a percuté tout ça.
Ancien ministre de la Ville sous Jean-Marc Ayrault, François Lamy estime aujourd'hui faire partie de "la majorité au sein de la majorité". Comprendre : redevenu député, il soutient, par ses votes, l'exécutif. Jean-Christophe Cambadélis a pris la tête du PS et Claude Bartolone la présidence de l'Assemblée nationale. Et puis il y a les "frondeurs", vers lesquels se sont tournés de nombreux aubrystes, rappelle Le Monde : Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de la maire de Lille, Christian Paul, ou encore Olivier Dussopt.
Alors, fini la ligne Aubry en tant que courant structuré et indépendant au sein du PS ? Pas si vite, répond François Lamy :
Si la structure a disparu, la sensibilité est encore là.
L'ex-ministre réfléchit d'ailleurs à "un cadre plus souple d'organisation", qui pourrait s'articuler "autour d'une newsletter ou d'un site Internet", d'après Le Monde. Lamy affirme également que ce "courant" qui n'existe donc plus ne cherche pas à s'imposer dans le jeu partisan :
On ne va pas se battre pour des places au conseil national, on sent qu'on est passé à autre chose. Martine Aubry est là pour faire des propositions et aider le quinquennat à réussir.
Des propositions en vue de la réussite du quinquennat, la maire de Lille en a fait quelques unes, ces derniers temps. Par exemple en réclamant (et en obtenant) la possibilité d'appliquer dans sa ville l'encadrement des loyers, mesure que le Premier ministre voulait limiter à Paris. Ou en suggérant à Manuel Valls de ne "pas se crisper". Ou encore en affirmant, sourire en coin, que la rose, symbole du PS, "n'existe plus".