Henri Emmanuelli plaide pour une "formation aux armes" dans le cadre du service civique

Publié à 09h12, le 05 février 2015 , Modifié à 09h59, le 05 février 2015

Henri Emmanuelli plaide pour une "formation aux armes" dans le cadre du service civique
Henri Emmanuelli © Captures d'écran BFMTV

AUX ARMES, ETC - À quelques heures de la cinquième conférence de presse du quinquennat de François Hollande, Henri Emmanuelli "espère" que le président de la République abordera la question du service civique obligatoire. Un sujet sur lequel le Parti socialiste prépare une future proposition de loi et que François Hollande songerait à proposer par référendum.

Invité de BFMTV mercredi 5 février, l'ancien patron du PS considère qu'il faut "étendre le service civique autant que faire se peut", lui qui fut "l'un des rares à s'opposer" à la suppression du service militaire par Jacques Chirac. En revanche, il n'est pas favorable au caractère obligatoire de cette mesure, qui créerait selon lui "des querelles à n'en plus finir". "Il faut encourager les jeunes à le faire", plaide le député des Landes.

Figure historique de l'aile gauche du PS, il lance également une autre proposition, plus surprenante : instaurer, dans le cadre de ce service civique, une "formation aux armes". Il explique :

La vraie complexité, c'est de trouver [aux participants] une activité qui ne soit pas complètement factice et qui leur apporte quelque chose. Il y a les services à la personne, les services à la collectivité, des phases de formation qu'il faut mettre en place. Cela ne me choquerait pas qu'il y ait une formation aux armes. Un mois, quinze jours.

Pour justifier cette idée, le fondateur du courant Un monde d'avance, aujourd'hui incarné par Benoît Hamon, invoque l'hymne national et l'idée "d'appartenance citoyenne", symbolisée selon lui par les mots "aux armes, citoyens" :

Quand on chante La Marseillaise, on dit 'aux armes citoyens', mais elles sont où les armes ? Je dis pas 'il faut', je dis 'ça me choquerait pas'. J'étais opposé à la suppression du service militaire et je disais, à l'époque : 'Attention, il va y avoir une séparation entre le civil et l'armée'. Moi, je vois des jeunes pas foutus de reconnaître un galon, un uniforme, rien du tout. Ils savent pas comment ça fonctionne. Et deuxièmement, l'appartenance citoyenne, c'est notre hymne national : 'Aux armes, citoyens'.

Autre prise de position d'Henri Emmanuelli : le retour de l'uniforme à l'école. "J'y serais favorable, mais on va me dire que je suis ringard", glisse-t-il. Selon lui, qui portait "une blouse grise quand [il] était interne", cela permet une meilleure "intégration" des élèves, qui de ce fait sont "tous pareils dans la cour". Et de regretter "l'effet de la pub" qui pousse une partie de la population à "se ruiner" en vêtements de marque :

Aujourd'hui, il y a des gens qui se ruinent, parce qu'il faut telles chaussures, tel cartable. Et ça, c'est l'effet de la pub, monsieur Bourdin... Le système.

[Bonus Track] Wauquiez ? "Anti-gaulliste" et proche du FN

Quant au "ni ni" prôné par l'UMP pour le duel FN-PS au second tour de la législative partielle dans le Doubs, le député des Landes juge cette position "très grave" pour le parti de Nicolas Sarkozy. "On touche aux valeurs fondamentales dans le rapport à la République et à la démocratie", estime-t-il, s'inquiétant de la ligne droitière défendue par Laurent Wauquiez. Ce dernier se rapprocherait d'ailleurs, selon Henri Emmanuelli, d'une tradition "anti-gaulliste" et proche du Front national :

Entre la position d'Alain Juppé [voir ici, ndlr] et la position de monsieur Wauquiez, je suis désolé mais il y a deux traditions politiques et culturelles qui ne peuvent pas perdurer dans le temps ensemble. Si on voulait schématiser, je dirais qu'il y a une position gaulliste et une autre que je ne nommerai pas. [...] Qui était anti-gaulliste à l'époque.

L'ancien premier secrétaire du PS rappelle que la candidate frontiste dans le Doubs a par le passé justifié les propos de Jean-Marie Le Pen sur "l'évidente inégalité des races" (qui assume toujours cette idée aujourd'hui). "Quand on se prétend du Général de Gaulle, ou descendant de... Il y a quelque chose qui ne va pas quoi", juge-t-il, précisant qu'il a "voté Chirac" contre le président d'honneur du FN en 2002 et qu'il serait donc prêt à voter UMP pour faire barrage au parti frontiste. Enfin, cela dépend des candidats. Il dit :

Monsieur Juppé, je vote. Monsieur Wauquiez, je m'interroge quand même, parce que je me demande au fil des mois quelle est la différence entre le FN...

Il est alors interrompu dans son propos, mais celui-ci reste limpide.

Du rab sur le Lab

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