Dans l’entrevue qu’il a accordée à Paris-Match, Jean-Marie Le Pen parle – beaucoup – de sa fille Marine, dont il attend toujours qu’elle "décroche son téléphone tout de même", affirmant haut et fort qu’elle "a tort de chercher l’approbation, ou pire, la bienveillance du système".
Mais le président d’honneur du FN parle aussi beaucoup de lui et de la vision qu’il a du parti qu’il a créé. Et marque ainsi profondément sa différence, lui qui, suivez son regard, prétend que "la respectabilité, le confort intellectuel, les places, ce n’est pas [son] affaire". Il ajoute :
"Je n’ai jamais cherché à faire un FN qui aurait incarné une droite un peu plus dure, un peu plus 'hard' que celle qui existe déjà. Nous devons rester à part. Garder notre identité propre. L’extrême ne me fait pas peur.
"
Une manière de se démarquer – encore - de Marine Le Pen qui avait indiqué en novembre 2013 qu’elle poursuivrait ceux qui oseraient taxer le FN de parti d’extrême droite.
Pas question, donc, de la mettre en sourdine, comme certains hauts placés du parti le lui suggèrent. Jovial après le score du FN aux européennes, Jean-Marie Le Pen parait cette fois-ci remonté. Ses sorties depuis l’affaire de la fournée l’ont montré. Il confirme :
"Je me refuse à vivre dans une atmosphère de crainte ou de subordination. Je n’ai jamais regardé derrière mon épaule pour voir si j’étais suivi. Les puissants, je leur crache à la gueule, je leur pisse au cul. Moi, je n’ai peur que d’une chose : que le ciel me tombe sur la tête.
"
Dont acte. Un exemple de cette liberté de ton est donné. La cible ? Louis Aliot, vice-président du FN, qui avait jugé la phrase sur la "fournée" "stupide politiquement et consternant". Que pense Jean-Marie Le Pen du compagnon de sa fille Marine ?
"Il est gentil [mais] pas toujours très fin.
"
Dans ce marasme frontiste, seule Marion Maréchal Le Pen trouve grâce à ses yeux. "Elle est extrêmement douée. Elle a un tempérament singulier, de l’intuition. Elle apprend vite", juge-t-il. Lundi 16 juin, sur France 2, Marion Mréchal Le Pen a considéré, comme Marine Le Pen, que la "fournée" était "une faute politique".