La leçon de Gérard Larcher à Claude Bartolone sur son boycott du FN

Publié à 10h25, le 29 janvier 2015 , Modifié à 23h03, le 29 janvier 2015

La leçon de Gérard Larcher à Claude Bartolone sur son boycott du FN
Gérard Larcher et Claude Bartolone © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

CHAMBRE A PART - Du Sénat ou de l’Assemblée nationale, qui aura le dernier mot ? Entre l’affable Gérard Larcher, président de la chambre haute du Parlement et le prévenant Claude Bartolone, son homologue de la chambre basse, l’entente cordiale est rentrée dans une zone de turbulences mercredi 28 janvier. Pour preuve, ce commentaire désapprobateur du patron UMP du Sénat à propos du boycott par Claude Bartolone d’une remise de prix à Steeve Briois, maire FN d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), mardi soir au Palais Bourbon.

Invité de France Info ce jeudi 29 janvier, Gérard Larcher (lui-même distingué d'un prix de "sénateur de l'année") a expliqué, sans citer nommément le quatrième personnage de l’Etat :

Ce qui m’a gêné, c’est l’attitude vis-à-vis du Front National. Je combats le Front National, je n’ai pas un soupçon d’idée en proximité avec le Front National, j’ai une autre conception de la République. Mais soit le Front National est un parti qui est contre les valeurs de la République, et alors il faut avoir le courage de l’interdire, soit on considère qu’il est dans les valeurs de la République et à ce moment-là, qu’on le veuille ou non, il a droit de cité politique.

Le désaccord est patent avec son alter ego socialiste, qui a jugé que si la formation frontiste s'inscrit bien dans le jeu électoral légal, on n'est "pas obligé de partager des petits fours avec elle". Un exercice de contorsion poursuivi ce jeudi sur BFMTV. "Je ne dis pas que ce n'est pas un parti républicain", a déclaré Claude Bartolone, tout en considérant que non, le FN n'était "pas un parti comme les autres".

Au-delà de cette différence d’appréciation, une autre question oppose les présidents des deux assemblées : le projet de fusion des chaînes parlementaires Public Sénat et LCP. Un mariage que le bureau du Sénat a rejeté mercredi, au motif qu'il n'entraînerait pas d'économies particulières. Jaloux de la visibilité médiatique de la chambre haute, dont il a repris la tête après les élections de septembre 2014, Gérard Larcher s'est seulement prononcé pour plus de mutualisation entre les deux canaux.

Dans un billet peu amène publié sur son blog, Claude Bartolone a fait part de sa déception :

Les membres du Bureau du Sénat, qui se sont prononcés à l’unanimité ce matin contre ce projet de fusion, manquent ainsi une occasion de montrer aux Français que le Parlement s’inscrit pleinement dans la modernité, dans la sobriété et dans l’effort commun de redressement des comptes publics.

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