Manuel Valls avait créé quelques remous en évoquant la "politique de peuplement" qu'il souhaitait appliquer pour répondre à la situation d'"apartheid territorial, social et ethnique" qu'il dénonce depuis des années. Lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, François Hollande a lui-même repris ce terme de "peuplement" à son compte. Et pour Marine Le Pen, c'est du racisme.
Alors qu'elle lançait, samedi 7 février en Haute-Savoie, la campagne du FN pour les élections départementales de mars, Marine Le Pen a assuré que son parti défendait "une France une et indivisible", au contraire du gouvernement, qui selon elle met "en place une vraie politique de racisme". Elle a expliqué :
"Car mettre en place une discrimination positive ethnique comme ils cherchent à le faire, c'est du racisme, c'est mettre en place une politique différenciée soit en fonction de l'origine, soit en fonction de la couleur de peau.
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Devant environ 700 personnes, la présidente du Front national est revenue sur les attentats de janvier, pour s'en prendre au "communautarisme", fruit selon elle de l'immigration. Tout cela sous les "On est chez nous" de ses partisans. "Nous n'avons plus les moyens" d'accueillir des immigrés, a-t-elle martelé, accusant les autres partis politiques d'avoir "organisé la soumission à ces revendications communautaristes."
Reprenant son discours classique de dénonciation de la collusion entre les partis du "système" et les médias, elle a également développé une virulente critique de "la bonne vieille diabolisation avec une mauvaise foi inouïe, avec les mêmes personnages de la même pièce de théâtre, le PS, l'UMP, l'UDI, les médias, les responsables associatifs, etc. qui viennent expliquer que l'arrivée d'un député FN supplémentaire serait un danger pour la démocratie."
Un nouvel exemple des relations légèrement tendues entre son parti et les journalistes, à la veille du second tour de la législative partielle dans le Doubs, qui opposera la candidate frontiste Sophie Montel au socialiste Frédéric Barbier.