ET PAF - Les membres du gouvernement interrogés sur l'ouvrage très critique de Cécile Duflot avaient jusque-là joué la sobriété. Invitée de BFMTV ce 21 août, Najat Vallaud-Belkacem ne retient pas ses coups, faisant état d'une réelle déception à l'égard de son ancienne collègue ministre.
Cela commence par une caresse, l'ancienne porte-parole du gouvernement soulignant qu'elle ne souhaitait pas le départ des écologistes :
Je fais partie de ceux qui ont regretté que Cécile Duflot et Pascal Canfin quittent le gouvernement au moment du remaniement, ça a été leur choix.
Puis cela monte crescendo, Najat Valllaud-Belkacem insistant par trois fois sur le "manque de considération" de Cécile Duflot, à la fois à l'égard de sa fonction, de ses collègues et de tous les Français :
Et aujourd’hui je regrette la posture choisie par Cécile Duflot (...). C'est un manque de considération envers la fonction de ministre qu’elle a exercée, c’est un manque de considération envers ses collègues du gouvernement et puis je crois que c’est un manque de considération envers les Français eux-mêmes, elle qui prétend les réconcilier avec la politique.
Ça n’est pas un coup en trouvant toutes les vertus du monde au gouvernement pendant qu’on y est et puis après en lui trouvant tous les défauts du monde parce qu’on n’y est plus, qu’on va réussir à réconcilier les Français avec la politique.
Interrogé sur le même sujet la veille lors du compte-rendu du conseil des ministres, celui qui l'a remplacée au poste de porte-parole, Stéphane Le Foll, n'avait pas utilisé le même ton :
Je sais que Cécile Duflot a été ministre de ce gouvernement. Elle a fait un travail intéressant. Elle porte des jugements aujourd'hui, moi je me souviens qu'elle était une ministre active et écoutée.
La présidente de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou, y va de sa petite gifle elle aussi, sur France 2 ce 21 août :
Quand on est a été membre d'un gouvernement, on ne s'exprime pas comme ça. C'est pas digne d'une dirigeante d'un parti politique qui se veut un parti de gouvernement. [...]
J'observe que beaucoup de dirigeants verts ont pris leurs distances, à commencer par Pascal Canfin. Jean-Vincent Placé, pour sa part, désapprouve sur le fond ces critiques. [...]
Ça me surprend un peu de la part de Cécile Duflot, qui est une femme intelligente, de conviction, qui a beaucoup de qualités. Mais là, très franchement, je dis non. Je désapprouve et je n'achèterai pas son livre.
Selon Le Canard enchainé, Manuel Valls - particulièrement critiqué par Cécile Duflot dans son ouvrage - a quant à lui fait passer la consigne de "la taper et ne pas hésiter à lui rentrer dedans". Message apparemment bien reçu par Najat Vallaud-Belkacem.