CROC DE BOUCHER - Premier à être reçu par le tout nouveau président de l'UMP début décembre, compagnon de voyage en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel fin janvier... Bruno Le Maire fait l'objet de touchantes marques d'attention de la part de Nicolas Sarkozy. N'oubliez pas que ce dernier prône l'amour permanent au sein du parti.
Mais les 30% du député de l'Eure lors de l'élection interne de novembre n'y sont pas étrangers non plus, à l'approche de la primaire de 2016 et de la présidentielle de 2017. D'ailleurs, s'il sera vraisemblablement candidat à la primaire, le député de l'Eure est surtout vu comme un futur soutien par l'ancien chef de l'État. Cité par Le Point jeudi 5 février, ce dernier livre un exemple très parlant de la façon dont il tente d'incarner le "rassemblement" de sa "famille politique" :
"Quand tu veux qu'un monsieur se rallie à toi dans deux ans, tu ne lui dis pas : 'Je vais te tuer !' Non ! Tu attendris la viande. C'est pour cela que je fais attention à être gentil avec Bruno.
"
D'où deux conclusions possibles (et non exclusives). D'une part, la "viande" en question est visiblement trop nerveuse au goût de Nicolas Sarkozy. Ce qui n'inquiète pas l'entourage de Bruno Le Maire, qui fait valoir auprès du Lab des "relations très professionnelles et basées sur le respect" avec Nicolas Sarkozy.
D'autre part, Alain Juppé, qui aurait quant à lui été le destinataire du fameux "Je vais te tuer" (ce qu'il a plusieurs fois démenti), ne fait visiblement pas partie du plan du président de l'UMP pour 2017.
Quoique : le maire de Bordeaux est lui aussi cajolé par le successeur de Jean-François Copé à la tête de l'UMP, qui fait très attention à "ne pas le crisper". Sans doute parce que leurs relations sont suffisamment tendues comme ça.