L'union nationale, jusqu'à quand ? Si la classe politique respecte encore très largement ce moment d'apaisement des tensions partisanes après les attentats de la semaine dernière, chacun est bien conscient que le débat politique reprendra bientôt ses droits. Certains l'appelleraient même presque de leurs vœux.
Ainsi Olivier Faure, député et porte-parole du PS, rouvre-t-il à demi la porte au débat sur la loi Macron. Cité par Le Figaro (lien payant) mercredi 14 janvier, il explique :
La démocratie qu'on a défendue [après l'attaque contre Charlie Hebdo], cela suppose qu'on exprime des opinions différentes. Si un frondeur bataille sur le travail du dimanche, on ne pourra pas dire qu'il brise l'union nationale.
Le texte du ministre de l'Économie sur la croissance et l'activité, qui est déjà examiné en commission à l'Assemblée, occupait une large part du débat, tant à gauche qu'à droite, avant les fêtes de fin d'année. La question du travail du dimanche, en particulier, marquait une nette fracture entre différentes franges de la gauche et du PS. Réactiver aujourd'hui ces oppositions entre frondeurs et "légitimistes" serait donc normal, à en croire Olivier Faure.
Un avis partagé en quelque sorte par Bruno Le Roux. Le président des députés socialistes, qui exceptionnellement a procédé lui-même au point presse de son groupe à l'Assemblée mardi, expliquait en effet que "faire vivre l'unité nationale ne veut pas dire gommer les controverses".
Le Roux : "faire vivre l'unité nationale ne veut pas dire gommer les controverses" #DirectAN
— Le Perchoir (@VuDuPerchoir) 13 Janvier 2015Un propos toutefois plus large que la seule question de la loi Macron. François Hollande lui-même, s'exprimant certes sur un tout autre sujet le 9 janvier, estimait pour sa part :
L'unité nationale ce n'est pas la disparition des sensibilités, des opinions, des croyances dans notre pays. L'unité nationale ce n'est pas l'uniformité.