AMERICAN DREAM – Pour Christian Jacob, le constat est simple : Christiane Taubira a menti lorsqu’elle a déclaré, lundi 10 mars sur TF1, qu’elle n’était pas informée des écoutes pratiquées sur Nicolas Sarkozy. C'est ce qu'a déclaré le président du groupe UMP à l’Assemblée mercredi 12 mars, sur BFM TV / RMC. Il a donc demandé au gouvernement de venir s’expliquer devant la représentation nationale. Refus poli mais ferme de Jean-Marc Ayrault – ce qui n’a manqué d’irriter le député de Seine-et-Marne.
Dans quelle autre République cela pourrait-il se passer, d’avoir un ministre de la Justice qui ment de manière effrontée, d’avoir un Premier ministre qui refuse de répondre aux questions sur une affaire de grandes écoutes aussi grave que celle-là ? Dans n’importe quelle autre République, le Parlement serait convoqué, le gouvernement serait sur le grill. Si on était aux États-Unis, Dieu merci on ne l’est pas par certains côtés, il y aurait une procédure de révocation immédiate.
Cet argument américain a été à nouveau utilisé durant l’interview. Christian Jacob a ainsi répété qu’aux États-Unis, dans une situation similaire, le gouvernement, une "équipe de fieffés menteurs" selon les mots du député de Seine-et-Marne, "serait révoqué immédiatement".
Nous sommes dans un État de droit. Mais, bon sang ! Dans quelle République on accepterait que le gouvernement refuse de répondre à ces questions ?
Christian Jacob n’est pas le seul à vouloir "américaniser" l’affaire des écoutes de Sarkozy. Mardi soir, Jean-Christophe Lagardeavait comparé cette affaire à celle du Watergate, qui entraîna la démission de Richard Nixon en 1974.
#EcoutesSarkozy l'affaire tourne au #Watergate Comme Cahuzac, Taubira ment devant les français!Démission? Espionnage politique?Cabinet noir?
— JC Lagarde (@jclagarde) 11 Mars 2014
Même tonalité du côté de Georges Fenech qui, mardi, sur LCP, a estimé que cette affaire avait un volet éminemment politique.
La majorité écoutait l’opposition. C’est un Watergate à la française.
Le député UMP du Rhône a même été jusqu’à retweeter un post du compte de la série House of Cards. Ce show narre les coups bas et autres trahisons à l’œuvre dans les hautes sphères de la politique américaine.
The timing makes coincidence hard to swallow.
— House of Cards (@HouseofCards) 11 Mars 2014