Anne Hidalgo et les communistes affichent leur rassemblement

Publié à 13h22, le 22 octobre 2013 , Modifié à 13h35, le 22 octobre 2013

Anne Hidalgo et les communistes affichent leur rassemblement
Igor Zamichiei, Anne Hidalgo et Ian Brossat le 22 octobre lors d'une conférence de presse (Reuters).

Regardez tout ce qui nous unit. Après le vote des militants communistes en faveur d'une alliance entre leur parti et les socialistes dès le premier tour des municipales à Paris, place à l'image.

Anne Hidalgo s'est entourée ce 22 octobre pour une conférence de presse de Ian Brossat et d'Igor Zamichiei, respectivement président communiste du groupe Front de gauche au Conseil de Paris et secrétaire fédéral du PCF dans la capitale, tous deux acteurs de cet accord. Le but : montrer que cette alliance est "solide et crédible" sans rompre les liens avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui dit avoir "le coeur en cendres".

"Solide" donc, car "elle repose sur du contenu" argumentent longuement Anne Hidalgo, Ian Brossat et Igor Zamichiei ce mardi dans un café du 17e arrondissement. La candidate socialiste à la mairie de Paris vante d'abord le bilan de cette majorité communiste et socialiste qui dirige Paris depuis 2001 :

Notre culture c'est le respect de nos différences et la reconnaissance de ce qui nous unit, c'est à dire le respect des Parisiens.

Notre bilan est un bilan de gauche. Nous nous sommes tous reconnus dans les politiques impulsées par Bertrand Delanoë.

Politique du logement, remunicipalisation de l'eau, création d'emplois avec l'émergence d'un nouveau centre commercial ... une fois le bilan détaillé, Anne Hidalgo s'étend sur les idées communistes qu'elle souhaite intégrer dans son programme. Et n'oublie pas de "remercier nos amis du Parti communiste de les avoir amenées dans le débat public".

Il y a les 30% de logements sociaux d'ici à 2030 bien sûr, mais aussi la création de "halles alimentaires", pour que producteurs et consommateurs puissent commercer sans intermédiaires, ou encore la gratuité des premiers mètres cube d'eau pour les plus démunis.

(Anne Hidalgo, Ian Brossat et Igor Zamichiei - photo Delphine Legouté.)

 

Les deux communistes embrayent. Entre opposition ou application de leurs propositions, le choix était aisé, répètent-ils en direction de leurs détracteurs du Parti de gauche. 

Pas question pour autant de fragiliser le Front de gauche, simplement mis en suspens à Paris pendant l'élection, insistent-ils, sur la même ligne que Pierre Laurent. Danielle Simonnet, la candidate Parti de gauche, mènera en effet campagne contre eux au premier tour.

Alors qu'on lui demande si on assiste à l'enterrement du Front de gauche, Ian Brossat rétorque :

Moins que jamais ! Nous allons continuer à porter des combats communs avec Danielle Simonnet au conseil de Paris. (...)

Il faut dédramatiser l'enjeu, Paris n'est pas la France et beaucoup de villes verront un Front de gauche uni.

L'accord électoral n'est en tout cas pas gratuit. Les socialistes devront se serrer un peu sur les listes. Les communistes se sont vus promettre 13 conseillers de Paris en cas de victoire de la gauche, contre huit actuellement. Pour se faire, ils se placeront en bonne position sur les listes socialistes dans certains arrondissements, tout en respectant l'alternance "un homme/une femme" sur chaque liste.

Nouvelles places également dans la campagne d'Anne Hidalgo. Les communistes rejoignent le comité de campagne et gagnent un porte-parolat.

Ian Brossat vient ainsi rejoindre Bruno Julliard et Pascal Cherki. Et pour respecter la parité, deux nouvelles femmes sont nommées porte-parole avec Myriam El-Khomri : la députée de Paris Seybah Dagoma et l'adjointe au maire de Paris chargée de la vie scolaire Colombe Brossel.

Notons pour finir que, par un astucieux jeu de chaises musicales, Colombe Brossel, qui était jusqu'ici chargée de "la vie de l'enfant dans la ville" dans la campagne d'Anne Hidalgo, une place d'importance dans l'organigramme, se voit remplacée par Olivia Polski. Ce choix n'a rien d'anondin : il s'apparente à un lot de consolation pour cette dernière qui, après d'âpres négociations dans le 14e arrondissement, avait dû retirer sa candidature face à la protégée de Pascal Cherki.

Une place de perdue ...

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