#RÉQUISITOIRE- Le journal Les Echos publie ce mercredi une interview d'Arnaud Montebourg, qui ne fera pas rire François Hollande, malgré la date du 1er avril. Titrée "François Hollande mène une politique qui étouffe l’économie", l'interview est une longue critique de la politique gouvernementale. Le journal explique que l'ex-ministre "sort d'un silence de 7 mois", ce qui n'est *pas tout à fait* vrai ( voir ici et ici). Arnaud Montebourg, à présent cadre dirigeant d'Habitat et Talan, va encore un peu plus loin que dans son interview au magazine GQ de janvier.
Sur la classe politique, celui qui disait en janvier 2015 dans le magazine GQ que la politique "était l'école de l'arrogance" ajoute aujourd'hui :
En 17 années de vie politique, j’ai accompli, je vous le disais, un certain nombre de choses, mais j’ai quand même l’impression d’avoir perdu mon temps. Aujourd’hui, la classe politique est devenue une bourgeoisie d’Etat, haut-fonctionnarisée, coupée du peuple. Elle est devenue dangereuse pour notre pays.
Logiquement, on imagine qu'il laisse tout cela loin de lui, mais pas si vite... Ne plus vivre de la politique ne signifie pas ne plus en faire. Il explique :
Je ne veux plus vivre de la politique, ce qui ne m’empêche pas de rester un citoyen engagé et de m’exprimer quand ce sera nécessaire. En l’état, je me tiens éloigné de ce système néfaste et dangereux. Je ne veux plus prendre part aux débats qui n’en valent pas la peine.
Et 2017 ? Réponse : "On n’en est vraiment pas là."
Arnaud Montebourg revient également sur le domaine qui l'a tout particulièrement concerné lorsqu'il était au gouvernement : l'économie. Et là aussi, ça décape. Pour lui, il n'y a pas de différence en matière de politique économique entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Il dit :
Elle est en matière économique la même. Je n’ai eu de cesse de faire des notes au président de la République - et j’ai publié ces archives [voir ici] - proposant une autre stratégie économique et budgétaire, qui n’ont donné lieu ni à débat ni à réponse.
Une analyse tranchante de la présidence Hollande. Il ajoute :
Le quinquennat qui devait être celui de la décroissance du chômage est celui de l’hémorragie du chômage. Le quinquennat qui devait être celui de la protection des classes moyennes est celui de la mise à contribution des classes moyennes pour payer la crise. Après mon discours de Frangy où je recommandais des baisses d’impôts, on a considéré que j’étais un hérétique qu’il fallait brûler d’urgence sur le bûcher gouvernemental.