DERNIER AVERTISSEMENT - Sachez-le, Georges Tron n'a rien à "négocier". S'il vient sur RTL ce mercredi 1er avril au soir, c'est pour prévenir ses petits camarades : il est bien décidé à maintenir sa candidature à la présidence de l'Essonne, contre l'avis de l'UMP locale, quitte à devoir quitter le parti.
Il l'assure :
"- RTL : Vous n'excluez pas de quitter l'UMP ?
- Georges Tron : Absolument.
- RTL : C'est ce que vous nous dites ce soir ?
- Georges Tron : C'est ce que je vous dis ce soir.
"
Mais tout cela n'est pas sans risque :
"Sans aucune prétention, je pense que si tel est le cas, je fais éclater une fédération, je vais ternir une victoire qui est une belle victoire, je vais rendre difficile la suite pour mon mouvement [...].
"
Il n'en a pas forcément envie, mais voilà, l'ex-secrétaire d'État de Nicolas Sarkozy s'estime victime d'une injustice : "C'est moi et moi tout seul qui ai mené cette bataille [...] et je trouve qu'il y a un minimum de respect à avoir, certains ont eu ce respect, d'autres ne l'ont pas eu."
Il est donc DÉ-TER-MI-NÉ. Mais cette intervention médiatique ressemble fort à un dernier avertissement. C'est que Georges Tron n'a pas encore pris sa décision. En réalité, il espère que la direction du parti décidera finalement d'appuyer sa candidature, afin d'éviter un conflit dur. Et il leur donne jusqu'à demain matin : pour le moment, "je ne recule pas et je n'avance pas", dit-il.
Reprenons. Ancien ministre, Georges Tron a mené la campagne des départementales dans l'Essonne, face notamment à Jérôme Guedj, socialiste, frondeur et président du conseil général. Ce département, qui est aussi celui de Manuel Valls, est tombé entre les mains de la droite dimanche 29 mars, parmi d'autres défaites symboliques pour la gauche. Georges Tron considère donc que la présidence du département, qui doit être attribuée ce jeudi lors du "troisième tour" des départementales, lui revient de droit.
Mais l'UMP locale ne l'entend pas de cette oreille. Lundi, c'est le maire UMP de Montgeron (Essonne), François Durovray, qui lui a été préféré après un vote à bulletin secret de l'ensemble des conseillers départementaux de droite. Après quoi Georges Tron a décidé de maintenir sa candidature, "en l'état".
Il est vrai que les calendriers se percutent. Parallèlement à tout cela, les affaires judiciaires de Georges Tron ne sont en effet pas tout à fait terminées. Ce mercredi, l'avocat général de la Cour de cassation a préconisé l'annulation de son renvoi aux assises pour viol. La décision finale est attendue vendredi. C'est pourquoi, sur RTL, Georges Tron se dit "heureux", lui qui a toujours clamé son innocence : "Cette décision me paraît évidemment pour le moins juste". En revanche, il demeure "furieux à l'égard de [sa] formation politique".
Sa candidature, il a donc tout de même très très envie de la maintenir :
"J'ai grosso modo toutes les raisons de le faire. Et je ne vous cacherais pas que je dois faire la part des choses entre ce que j'ai envie de dire publiquement et puis ce qui relève sans doute de la raison qu'on va qualifier d'État.
"
Il ajoute :
"Si vous me connaissiez bien, vous diriez qu'à m'écouter j'y vais demain.
"
Mais il ne prendra sa décision que jeudi matin, après avoir "dormi" et "en fonction de ce que durant la soirée [il entendra] autre chose de la part de Luc Chatel et Laurent Wauquiez", respectivement haut dirigeant et numéro 3 de l'UMP. Car tous deux l'ont appelé à la "raison" et à "respecter le vote des conseillers généraux de l'Essonne", mardi. Georges Tron profite de sa présence au micro de la radio rouge pour leur adresser un message :
"Je leur réponds à tous les deux la même chose : moi je leur demande d'être raisonnables aussi. Nous avons gagné le département largement [...]. Il y a 3 conseillers pour Debout La France [le parti de Nicolas Dupont-Aignan, ndlr] qui est un mouvement d'extrême droite et c'est l'un des pilotes de Debout La France qui va emporter l'Essonne demain. Ça me pose un problème de philosophie personnelle.
"
Il poursuit : "J'ai demandé l'autorisation de m'engager dans cette bataille, on me l'a donnée, j'ai gagné. On me tire le tapis au moment où justement je crois que j'ai toutes les bonnes raisons d'être content et satisfait. Ne me demandez pas de dire merci. Maintenant, il faut savoir que si je vais jusqu'au bout de ma logique, je suis parfaitement conscient que j'ouvre un contentieux, et si j'ouvre un contentieux, j'en tirerai toutes les conclusions. Et donc par définition je vous le répète, c'est une discussion qui est difficile".
"La question est de savoir si on y va divisés demain", avertit-il encore avant de conclure :
"J'attends tranquillement de savoir si oui ou non je prends demain cette décision qui est importante.
"
On vous tiendra au courant. Alors à demain.