Avant, Thierry Mariani trouvait "ridicule" qu'on pense qu'il se rapproche du FN, maintenant, c'est juste "trop tôt"

Publié à 16h16, le 27 juin 2017 , Modifié à 16h16, le 27 juin 2017

Avant, Thierry Mariani trouvait "ridicule" qu'on pense qu'il se rapproche du FN, maintenant, c'est juste "trop tôt"
Thierry Mariani. © AFP

#PASSIONARCHIVES - On ne peut pas *franchement* dire qu'il a changé d'avis. Thierry Mariani, ancien député de Les Républicains, ne serait pas contre un petit rapprochement avec le Front national. A une ou deux conditions.

C'est du moins ce qu'il laisse entendre dans une interview au journal d'extrême droiteMinute, à paraître mercredi 28 juin. Interrogé sur d'éventuelles "ententes" avec le FN, il rétorque :

 

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C'est trop tôt. Mais si un jour la droite veut revenir aux affaires, il est évident qu'il y a quelques barrières à casser, non pas en terme de partis mais en terme de personnes.

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Et pourtant.

Pourtant, ici au Lab, on se rappelle avoir eu une conversation avec l'intéressé. C'était en juillet 2015. Le député LR nous assurait alors :

 

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Ça fait trente ans que je m'entends dire que je me rapproche du FN. C'est ridicule, je ne suis absolument pas en accord avec ce parti qui se veut à droite sur les sujets régaliens mais a des positions de gauche archaïque sur le social.

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Bon alors, qu'est-ce qui a changé en deux ans pour qu'on passe d'un rapprochement qu'il qualifiait de "ridicule" à un "c'est trop tôt" pour des "ententes" ?

En fait pas grand chose. Thierry Mariani juge toujours le "programme économique avancé par Marine Le Pen pendant la présidentielle" trop à gauche. Il trouve aussi que ça "rappelle davantage le programme de François Mitterrand en 1981 qu'un programme de droite".

Du coup, "à l'heure actuelle, [...] il ne peut y avoir aucun rapprochement" entre LR et le FN, explique-t-il.

Sauf que.

Sauf que si Thierry Mariani, en juin 2017, envisage un peu plus un tel rapprochement, c'est surtout parce qu'il considère que la situation de LR est critique. Et l'ancien ministre de se référer à… François Mitterrand :

 

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La gauche a gagné lorsque François Mitterrand a su casser le tabou de la non-fréquentabilité du PCF. Je pense qu'on n'en est pas du tout là encore mais si, un jour, la droite veut gagner les élections, je dis que nous avons deux ans d'ici aux européennes pour faire en sorte que les gens qui partagent les mêmes valeurs, sans excès mais sans mollesse, puissent se retrouver. [...] Le danger en France, aujourd'hui, ce n'est pas le Front national, c'est l'islamisme. Il faut regarder les évolutions des uns et des autres, les personnalités, et commencer au moins à discuter ensemble.

"

En période de crise pour son camp, Thierry Mariani a tendance à pencher très à droite. Après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, il envisageait déjà ce rapprochement pour les législatives, ne trouvant "rien d’anti-démocratique ou anti-républicain" chez Marine Le Pen. Nicolas Bay, en mars dernier, affirmait que le FN pourrait tout à fait travailler avec Thierry Mariani. A noter tout de même que ce dernier n'est pas seul à flirter avec le FN. Jean-Frédéric Poisson envisageait un rapprochement avec le parti frontiste fin 2016. On a également vu Laurent Wauquiez se faire draguer par Marion Maréchal-Le Pen.

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