Après le lobbying de Kronenbourg, un député crée un groupe d’étude à l’Assemblée sur la filière brassicole

Publié à 13h23, le 17 juillet 2013 , Modifié à 13h36, le 17 juillet 2013

Après le lobbying de Kronenbourg, un député crée un groupe d’étude à l’Assemblée sur la filière brassicole
(Maxppp)

OPEN BAR - "Jean-Pierre DECOOL a le plaisir de vous informer que le Bureau de l’Assemblée nationale a agréé, pour la première fois, un groupe d’études portant sur la filière brassicole, dont il s’est vu confier la présidence." C’est ainsi que débute le communiqué de presse diffusé ce mercredi 17 juillet par le député apparenté UMP du Nord - région de nombreuses brasseries-, Jean-Pierre Decool et dans lequel il invite ses 576 collègues députés à le rejoindre.

Plusieurs mois après avoir mené une fronde contre l’intention – finalement réalisée– du gouvernement d’augmenter les taxes sur la bière et quelques jours après une campagne de lobbying de Kronenbourg auprès des parlementaires, Jean-Pierre Decool a donc lancé ce groupe d’étude. Un groupe d’étude distinct de "l’amicale parlementaire des brasseurs" et destiné à venir en appui aux brasseurs, "pas assez organisés", à la différence des viticulteurs.

 

  1. "Le haricot du soldat"

    Contacté par le Lab, Jean-Pierre Decool se réjouit que le Bureau de l’Assemblée ait accepté cette initiative, "une première", dixit l’élu UMP.

    C’est une première à l’Assemblée. Il y a déjà une amicale des brasseurs qui s’inscrit dans une démarche plus cordiale, conviviale.

    Ce nouveau groupe d’étude répond quant à lui une démarche autrement plus politique. Voire lobbyiste. Et vise à faire "des propositions fiscales et législatives" tout en aidant les brasseurs français à se structure. Pour mieux peser. 

    Le groupe d’étude a une vocation politique et législative.

    On a constaté que les brasseurs souffraient depuis vingt ans et qu’ils n’étaient pas organisés comme les viticulteurs. Je veux donner de la force à ce groupe et faire des propositions fiscales et législatives. 

    L’ambition est d’analyser la situation brassicole, de comparer les législations européennes.

    A l’origine de cette démarche, la volonté du gouvernement d’augmenter les taxes sur la boisson houblonnée dans le cadre du projet de loi sur le financement de la sécurité sociale. Un échec pour les députés qui étaient montés au front pour défendre les brasseurs. Avec à leur tête Jean-Pierre Decool. 

    C’est cette "fronde" qui a motivé le député :

    C’est une démarche entreprise quand le gouvernement voulait augmenter la taxe sur la bière. J’avais mené la fronde – 80 députés m’avaient suivi - et organisé une rencontre transpartisane. 

    Mes collègues voulaient que je poursuive la démarche.

    Pour lui, il ne s’agissait pas, de la part du gouvernement, d’une question de santé publique et de lutte contre l’alcoolisme – ce qu’avait expliqué Marisol Touraine -. Il s’agissait surtout de "toucher au plus faible" :

    Le gouvernement a voulu toucher au faible et il ne s’agit pas d’une question de santé publique puisque le vin et les alcools forts n’ont pas été touchés. Et ca, je ne le supporte pas.

    Quant à la campagne de lobbying menée par Kronenbourg auprès des députés, et dont le Lab avait rendu compte (ici et ), Jean-Pierre Decool applaudit la démarche du brasseur de mettre en avant le côté "made in France" de la bière hexagonale.

    Il faut noter que 70% de la bière consommée en France est produite en France. Le "made in France" est donc adapté.
    Je me réjouis que Kronenbourg fasse du lobbying. Ca a manqué.

    Enfin, Jean-Pierre Decool ne comprend pas que le gouvernement puisse, en période de crise, toucher à un élément central de la culture populaire. Et se lance dans une référence au Général de Gaulle :

    Le général de Gaulle disait que dans une période difficile, on ne touche pas au "haricot du soldat". 

    La bière, c’est notre "haricot du soldat", un élément de la culture populaire.

Du rab sur le Lab

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