ACTION / RÉACTION - Cela avait été l'un de ses principaux axes de campagne pour les régionales en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Celui qui n'était, à l'époque, que tête de liste LR dans le Nord entendait bien bouger l'Angleterre sur la question de l'accueil des migrants. Dénonçant la situation à Calais, Xavier Bertrand posait alors un ultimatum à David Cameron :
1) Soit le Premier ministre britannique prenait des mesures fortes sur la question de la "réglementation du travail illégal" dans son pays, trop souple selon Xavier Bertrand ;
2) Soit la France allait "laisser partir" les migrants en Angleterre, Xavier Bertrand proposant de déplacer la frontière entre les deux pays de Calais à Douvres.
Eh bien revoilà Xavier Bertrand et la remise en cause des accords du Touquet, vendredi 24 juin, en ce jour de Brexit. Sa toute première (et pour le moment seule) réaction à la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne est en effet la suivante :
Le peuple britannique a tranché, je demande au gouvernement français de renégocier les accords du Touquet. #HdF#Calais#Brexit
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 24 juin 2016
Cette fois, ce n'est donc pas aux autorités britanniques que s'adresse le président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, mais aux autorités françaises. Il "demande au gouvernement français de renégocier les accords du Touquet", qui fixent depuis 2003 la frontière à Calais. Il ne le dit pas clairement ce vendredi, mais on imagine qu'il souhaite toujours que cette dernière soit déplacée du côté de la perfide Albion, à Douvres donc.
On le voit, Xavier Bertrand ne s’embarrasse pas d'analyses globales sur la portée de ce vote historique ou sur l'avenir de l'Europe, contrairement à une immense majorité de la classe politique française (voir ici, ici, ici ou ici), et du monde de manière plus générale. Non, lui est beaucoup plus pragmatique et ne se focalise que sur un seul enjeu immédiat : l'immigration. Le sens des priorités.
Cela n'a probablement rien à voir, mais Xavier Bertrand n'est pas le seul à se préoccuper des accords du Touquet en ces instants d'immense incertitude pour le Vieux continent. Un autre élu, Hervé de Lépinau, a réagi exactement dans les mêmes termes. Vous ne le connaissez peut-être pas et pourtant : il est conseiller départemental du Vaucluse et conseiller municipal de Carpentras. Accessoirement, il est... suppléant de Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale. Or que dit cet élu FN au sujet du Brexit ? Ceci :
#Brexit Il faut dénoncer à présent les accords du Touquet en renvoyant la frontière à Douvres. Libérons #Calais#FNpic.twitter.com/44dToLHzjO
— Hervé de Lépinau ن (@HdeLepinau) 24 juin 2016
En juillet dernier, l'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy avait officiellement écrit à David Cameron pour lui demander de revoir sa politique migratoire. Quelques semaines plus tard, il se félicitait : "Depuis que j'ai jeté ce pavé dans la mare, ça bouge côté anglais". Rien que ça.
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