Ce que l'on sait de la conférence de Nicolas Sarkozy à Genève

Publié à 07h51, le 31 janvier 2013 , Modifié à 00h23, le 04 février 2013

Ce que l'on sait de la conférence de Nicolas Sarkozy à Genève
Nicolas Sarkozy. (Maxppp)

SARKOZY A DIT - C'est l'histoire du son d'un discours à huis clos transmis au Lab par l'entourage de Nicolas Sarkozy visant à prouver qu'il s'est fait applaudir et non pas huer lors d'une conférence en Suisse, jeudi 24 janvier.

L'histoire d'une nouvelle intervention qui se voulait discrète d'un ancien président à qui on fait dire beaucoup de choses .

Le Lab fait le point en sept questions-réponses sur une soirée de gala qui déclenche bien des rumeurs en Suisse, en Israël et en France.

 

  1. "C'est 100% bidon"

    Quand ?

    Jeudi 24 janvier, au lendemain d'une intervention à Davos, invité par la banque Barclays .

    Où ?

    A l'hôtel Président Wilson, sur les bords du lac Léman, à Genève, en Suisse.

    Devant qui ?

    L'ancien président était l'invité du gala de charité du Keren Hayessod, un organisme sioniste bientôt centenaire qui collecte des fonds pour Israël. Un organisme qui a indiqué au Lab qu'ils n'avaient "pas vocation à indiquer publiquement combien d'argent a été récolté ce soir là".

    Comment est sortie l'info?

    La Tribune de Genève  évoque l'intervention de Nicolas Sarkozy le lendemain, vendredi 25 janvier en insistant sur le huis clos, "rien n'a filtré"écrivent alors les suisses.

    Dimanche 27, dans la matinée, c'est le site Times of Israel  (en anglais) qui écrit que "Nicolas Sarkozy fait pression sur Israël lors d'une collecte de fonds juive", reprenant un article de Maariv (en hébreu) mis en ligne quelques minutes plus tôt. Selon Times of Israel, "beaucoup de donateurs", "choqués" par les propos de Nicolas Sarkozy auraient "menacé de retirer leurs dons".

    Deux sites qui inspirent le lendemain, lundi 28, la rédaction d'un article du Matin.ch . Une revue de web intitulée "Invité à Genève, Sarko fache l'assistance".

    La première rédaction parisienne à embrayer, presque une semaine après les faits, mercredi 30 janvier, est celle du Nouvel Observateur qui titre "la conférence de Sarkozy à 150.000 euros créé la polémique".

    A-t-il été hué par la salle ?

    L'entourage de Nicolas Sarkozy, interrogé par le Lab mercredi après-midi, est en colère contre cette "information fallacieuse sur plusieurs points".

    "

    C’est 100% bidon. Il ne s’est pas fait huer, bien au contraire, les gens se sont levés à la fin pour l'acclamer.

    "

    Et pour appuyer ce démenti, cette même source a transmis au Lab les dernières secondes de l'intervention du conférencier français. On peut y entendre des applaudissement nourris : 

    L'entourage de Nicolas Sarkozy a également mis en relation les journalistes -notamment d'Europe1.fr, 20 minutes et du Huffington Post - avec un organisateur parlant au nom de Joe Tugendhaft, président de Keren Hasseyod. Celui-ci "donne sa parole" au Lab"que Nicolas Sarkozy n'a pas été hué une seule seconde avant sa standing ovation".

    Qu'a-t-il dit alors ?

    Les collaborateurs de Nicolas Sarkozy et Keren Hasseyod refusent de transmettre le son et/ou le script intégral du discours de 45 minutes auquel n'a pas pu assister la presse.

    Impossible donc de savoir s'il a vraiment dit devant un parterre de riches donateurs pro-israeliens :"l’Etat d’Israël s’est lui-même entouré des murs de Jéricho, il sera nécessaire de faire tomber ces murs pour le sauver".

    Mais l'entourage de Nicolas Sarkozy ne dément pas ce point et rappelle qu'il a toujours revendiqué son amitié pour Israël tout en défendant la création d'un Etat palestinien et qu'il "n'a pas changé d'avis depuis qu'il a quitté l'Elysée" :  

    "

    Rien de neuf. Il a simplement répété ses positions. C'était un discours de paix dont le ton n'était absolument pas agressif. Un discours de vérité qui évoquait la responsabilité des deux côtés.

    "

    Combien a-t-il touché ?

    Deux double démentis sur le montant de son cachet et l'identité de celle qui aurait mis la main au portefeuille pour faire venir en Suisse l'actif retraité de la politique.

    La presse israélienne reprise par les suisses et les français annonce 150.000 euros, plus de 200.000 dollars, pour moins d'une heure d'intervention. "Démenti le plus catégorique" chez Nicolas Sarkozy, "chiffre totalement fantaisiste" selon Keren Hasseyod. Mais nous ne connaîtrons pas le montant exact de ses émoluments. 

    Le Nouvel Observateur croit également savoir que c'est la milliardaire Lily Safra qui aurait réglé l'addition. L'intéressée indique à Europe1.fr via sa porte-parole qu'il s'agit d'une information "entièrement fausse", "sans aucun fondement" et qu'elle "n'a versé aucun montant monétaire pour l'intervention de l'ancien président français". Le président de Keren Hasseyod fait enfin savoir au Lab que le cachet a été payé par "plusieurs donateurs".

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