Au lendemain du premier tour des législatives, certains candidats se sont distingués par leurs prises de positions opposées aux lignes formulées par leurs familles politiques.
Dans de nombreux cas, la présence du Front national au second tour a eu un impact sur les déclarations, les maintiens ou retraits de candidature.
Le Lab revient sur ces candidats qui se "rebellent" contre leur parti.
Les "rebelles" des législatives
Catherine Arkilovitch (PS) – 3e circonscription du Vaucluse
Elle refuse le retrait demandé par Aubry
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, veut faire battre Marion Maréchal Le Pen (FN) et a demandé à sa candidate, Catherine Arkilovitch de retirer sa candidature et laisser le candidat UMP l’emporter.
Cependant, la candidate socialiste refuse de suivre les consignes de Solferino :
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Je ne veux ni du Front national ni de la droite populaire, il n'y a pas de front républicain. On ne veut pas choisir entre la peste et le choléra, précise-t-elle au Lab.
"Le Parti socialiste ne s’est pas encore prononcé sur une éventuelle exclusion de sa candidate, exclusion que Catherine Arkilovitch ne redoute pas :
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Si on veut m'exclure à mon âge, qu'on le fasse, mais j'ai toujours été une bonne militante disciplinée.
"Olivier Falorni (Divers Gauche, ancien PS) - 1ere circonscription de Charente-Maritime
Battre Ségolène Royal
Malgré les appels des dirigeants du Parti socialiste et de l’Elysée , Olivier Falorni, candidat Divers Gauche s’est maintenu face à Ségolène Royal dans la 1ere circonscription de Charente-Maritime.
Lundi 11 juin, Martine Aubry l’a appelé à la raison :
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Il n'est pas acceptable qu’un camarade se fasse élire avec les voix de la droite pour battre l’ancienne candidate.
"Le même jour, Oliver Falorni annonce qu’il a déposé sa candidature pour le second tour. Sa présence pourrait coûter le Perchoir de l’Assemblée nationale à Ségolène Royal.
Des responsables de l’UMP locale ont appelé à voter pour le candidat dissident, accusant Ségolène Royal de parachutage.
Roland Chassain (UMP) – 16e circonscription des Bouches-du-Rhône
Aider le FN à battre le PS
Dans le journal Minute , le candidat UMP Roland Chassain promet de se retirer au profit du Front national s’il n’est pas en position de gagner.
Lundi 11 juin, au lendemain du premier tour des législatives où il est arrivé en troisième position, il retire sa candidature .
Le 6 juin, dans Minute , le maire des Sainte-Marie de la Mer affirmait :
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Il suffit de lire mes propositions pour voir que je suis plus proche de Marine Le Pen que du PS. Si madame Laupies [Candidate FN] est en mesure de gagner, il n’y aura pas de front républicain.
"Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a condamné la décision de Roland Chassain à l’issue du bureau national du parti, lundi 11 juin.
Brigitte Barèges (UMP) – 1ere circonscription du Tarn-et-Garonne
"Ravie" en cas de victoire de Marine Le Pen
Elle assure qu’il ne s’agit pas d’un soutien au FN et qu’elle n’attend rien en retour. Cependant, Brigitte Barèges, représentante de la droite populaire dans le Tarn-et-Garonne, fait un clin d’œil à la présidente du Front national :
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Il est sain pour la démocratie qu’elle accède à l’Assemblée Nationale puisqu’elle est à la tête d un parti beaucoup plus important que les verts le Front de gauche ou le PC ou même le PRG.
"Elle est la première élue UMP à afficher publiquement un espoir de victoire de Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. La ligne de l’UMP est de ne soutenir aucun parti, dans aucune circonscription.
Charles Demouge (UMP) – 4e circonscription du Doubs
Dealer avec le FN pour faire tomber Moscovici
En position délicate (troisième avec 17 points de moins que le socialiste Pierre Moscovici), Charles Demouge, candidat UMP dans le Doubs, veut trouver un arrangement avec le FN.
Même si Jean-François Copé a interdit à ses troupes de pactiser avec le Front national, Charles Demouge a proposé à Sophie Montel, la candidate frontiste, une candidature commune pour battre le ministre de l’Economie.
Avant le premier tour, il avait déjà annoncé qu’il cherchait une "solution" avec l’extrême droite.
Lundi 11 juin, son comité de soutien demande à la candidate du Front national de se désister :
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Ensemble, nous aurons la majorité en face de Pierre Moscovici. C’est à notre tour de lui demander de réfléchir (peut-être avec Marine Le Pen) sur un éventuel désistement en faveur de notre candidat.
"Sophie Montel n’a ni accepté, ni refusé cette offre qui apparaît comme un accord électoral, contrairement à ce qu’affirme Charles Demouge.