Chaque homme, qu’il soit politique ou non, est comme un gâteau. Avec plusieurs parts. Certains ont leur part d’ombre (n'est-ce pas Jérôme Cahuzac ?), d’autres "leur part de fragilité". C’est ainsi que Christophe Castaner explique les premiers pas délicats des députés LREM néophytes à l’Assemblée nationale. "Moi j’assume ma part de fragilité et j’assume aussi celle des parlementaires", a expliqué le ministre chargé des relations avec le Parlement ce jeudi 27 juillet sur BFMTV.
Car l’Assemblée nationale, en session extraordinaire, connaît de nombreux couacs de procédure avec des problèmes de votes et de prises de parole dus à la découverte de leurs postes par les nouveaux vice-présidents de l’Assemblée chargés de présider les séances. De l’amateurisme ? Oui et non, répond Christophe Castaner :
"Ce ne sont pas des professionnels de la politique. Donc si vous voulez me faire dire que parce qu’on n’est pas un professionnel de la politique on est un amateur, je l’assume. Ils ont été élus il y a un peu plus d’un mois. Il y a de vrais débats. Je n’ai jamais vu autant de monde dans l’hémicycle.
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"On a fait le choix de mettre une nouvelle génération en responsabilités. On peut prendre le risque de demander à une nouvelle génération d’assumer des responsabilités. Est-ce que ça nous a fait dérailler ? Non. Ça ne nous a pas fait dérailler, ça a permis aux vieux briscards…", poursuit le porte-parole du gouvernement qui accuse ces "vieux briscards" un peu misogynes du Palais Bourbon d’être à l’origine de la pagaille qui y règne depuis le début de la séance. Il continue :
"Ce qui donne une mauvaise image, c’est les vieux briscards qui s’amusent de voir une femme au plateau (en fait, le perchoir, le plateau est au Sénat, ndlr) de l’Assemblée nationale et la bouscule avec les bonnes vieilles ruses.
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Il rejoint là l’analyse de François de Rugy, président de l’Assemblée rappelé plusieurs fois à la rescousse pour présider les séances et ramener le calme dans l’hémicycle. Pour l’ancien candidat à la primaire de la BAP, cette période est autant marquée par le "rodage" des députés LREM que par le "bizutage" exercé sur eux par les députés plus expérimentés .
Surtout, malgré ces "maladresses", les députés LREM font du super boulot sur le fond, assure encore Christophe Castaner qui se félicite que la session extraordinaire s’achève plus tôt que prévu grâce à ce travail formidable de la majorité. "Je regarde le calendrier. On avait envisagé que la session extraordinaire, pour voter tous les textes, se termine le 10 août. J’avais même pensé à un moment le 18 août. Je pense qu’elle se terminera la semaine prochaine", explique-t-il avant d’ajouter :
"Donc au bout du compte, ce qui compte, c’est l’efficacité. Oui, il y a des maladresses, oui, il y a des moments qui vont passer en boucle à la télé. C’est le risque de demander à des hommes et des femmes nouveaux de prendre des responsabilités.
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Ce proche d’Emmanuel Macron se félicite d’avoir bousculé les us de la chambre basse en confiant donc des responsabilités aux petits nouveaux. Il en profite pour comparer, et dézinguer, avec la majorité socialiste de 2012 :
"L’expérience, elle s’acquiert grâce au boulot. En 2012, tous les postes un peu prestigieux de l’Assemblée nationale ont été accaparés par les vieux briscards. Bah là, c’est l’inverse. Des gens nouveaux ont pris des responsabilités et de temps en temps, ils se prennent les pieds dans le tapis et ça m’arrive aussi.
"
[BONUS TRACK] Mon bêtisier
"Le Premier ministre met en œuvre cette polémique." "Parlementaires expérimentaux." Depuis sa prise de fonction, Christophe Castaner s’est distingué par plusieurs lapsus qui ont fait les choux gras de la presse et des réseaux sociaux. Et c’est avec beaucoup d’autodérision que le porte-parole du gouvernement s’amuse de ses lapsus et invoque son "droit à l’erreur" ainsi que celui des parlementaires LREM :
"J’ai un bêtisier qui circule sur les lapsus du porte-parole du gouvernement depuis deux mois et demi parce que j’en ai fait un à quasiment chacun des points presse. Jean-Jacques Bourdin a l’habitude de me reprendre dès le lendemain avec ses petits camarades. On a le droit à l’erreur. On ne parle pas de décisions stratégiques pour la France.
"
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