ÉLÉMENT DE LANGAGE - Même question, même réponse. Depuis l'annonce par François Hollande lors de ses voeux télévisés du 31 janvier d'un "pacte de responsabilité " avec les entreprises - moins de charges sur le travail contre plus d'embauches - une même question est posée aux membres de la majorité : s'agit-il d'un tournant dans la politique du président ?
Pas de tournant mais une AC-CÉ-LÉ-RA-TION de la politique déjà engagée, répondent-ils dans une parfaite synchronisation, laissant penser qu'un mémo "éléments de langage" est passé par là.
Illustration ce 6 janvier avec, pour commencer, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, invitée de i>Télé :
"Non je ne vois pas de tournant dans les vœux du président de la République, je vois au contraire une grande constance, une grande cohérence même s’il y a clairement une accélération du rythme.
Mais une grande constance dans les priorités qui sont les siennes : emploi, soutien à l’activité économique (…) et je crois qu’il y a une grande cohérence, oui.
"
De son côté, Bernard Cazeneuve, ministre délégué au Budget, tient le même discours sur BFMTV. Des propos déjà tenus la veille au soir dans le Grand Jury de RTL :
"Il ne s'agit pas d'un changement de cap, il ne s'agit pas d'une nouvelle politique, il ne s'agit pas d'un tournant, il s'agit d'un approfondissement et d'une accélération.
"
Toujours ce lundi, cette fois-ci sur France 2, Harlem Désir était au diapason :
"Pas de tournant, il y a un cap qui a été fixé, celui de l’emploi. L’objectif, c’est tout droit vers l’emploi.
C’est une clarification, c’est une amplification, c’est une accélération qu’a souhaité François Hollande.
"
La démonstration se poursuit le 7 janvier avec Pierre Moscovici sur RTL avec son "amplification", son "accélération", son "approfondissement" :
"Il faut comprendre ce qu’a été la démarche du président de la République. Ce n’est pas un tournant comme je l’ai lu ici ou là, encore moins un reniement.
C’est une accélération, une amplification, une consolidation, un approfondissement d’une politique qui a été menée depuis mai 2012 et qui a un objectif : remettre la France sur la voie de la croissance et de l’emploi.
"
Les conditions de ce "pacte de responsabilité" ne sont pas encore définies mais son principe est installé : permettre aux entreprises "d'embaucher plus facilement" et "d'innover davantage" avec, en contrepartie, des allégements de charges qui seront déterminés en trois temps .
Ce pacte fait suite au "pacte de compétitivité" lancé à l'automne 2012 avec le déblocage du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) de 20 milliards d'euros à destination des entreprises, financé par une hausse de la TVA.
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[Edit 7 janvier avec ajout de la déclaration de Pierre Moscovici]