J'Y SUIS, J'Y RESTE - Sa participation à la manifestation "coup de balai" de Jean-Luc Mélenchon, le 5 mai à la Bastille, était resté en travers de la gorge d’une partie de son camp. Jeudi 9 mai, sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus, Eva Joly a justifié son intervention le 5 mai aux côtés du leader du Front de gauche.
Ainsi justifie-t-elle cette action par son souhait de voir le gouvernement de François Hollande réussir, tout en rappelant que EELV et ses deux ministres, Cécile Duflot et Pascal Canfin, doivent avaler de nombreuses couleuvres depuis le début du quinquennat il y a un an :
Je suis solidaire. Je souhaite le succès de ce gouvernement. Mais c’est un gouvernement de coalition. François Hollande est allié aux écologistes et le compte n’y est pas pour les écologistes.
Ce gouvernement court à l’échec et je veux qu’il change. C’est la raison de ma présence à la manifestation.
Interrogée sur le fait de savoir si elle pouvait rejoindre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, avec lequel elle n’a jamais caché une certaine sympathie, la candidate écolo à la dernière présidentielle a remis les choses au clair :
Je suis écologiste, je suis une des fondatrices d’Europe Ecologie, j’y suis, j’y reste.
Et d’ajouter malicieusement :
Et je compte bien y peser.
C’est loin d’être gagné pour Eva Joly, désavouée avec fermeté par plusieurs pontes de son parti après son discours du 5 mai à la Bastille.
Ainsi, François de Rugy, coprésident du groupe écolo à l’Assemblée, a estimé qu’Eva Joly s’éloignait des écologistes après avoir manifesté avec Jean-Luc Mélenchon. Quant au patron de EELV, Pascal Durand, il a dénoncé la stratégie du Front de gauche de débauchage de personnalités.