Fallait-il interrompre le travail à l'Assemblée nationale durant la conférence de presse de François Hollande ? Le 16 mai, alors que le président répond aux journalistes et est retransmis en direct à la télévision, la séance en cours au Palais Bourbon est suspendue afin de permettre au ministre du Travail, Michel Sapin, d'assister à cet échange. Une interruption jugée "invraissemblable" par certains députés de l'opposition.
A l'origine de ces protestations, on trouve Jean-Frédéric Poisson. Alors que la présidente de séance vient d'annoncer une suspension pour 45 minutes, "à la demande du gouvernement", pour qu'il soit possible au ministre présent de rejoindre le chef de l'Etat, le député UMP fait un rappel au règlement :
Cette demande est sans précédent. Je ne me souviens pas qu’un tel type de requête ait été jamais formulé. Elle me paraît très irrespectueuse des parlementaires ici présents, mais aussi du Parlement en général. (...)
Un tel procédé relève au minimum d’une confusion entre les pouvoirs et d’une atteinte à leur séparation, au pire d’un manque total de respect à l’égard de l’institution parlementaire.
Le député socialiste Denys Robiliard lui répondra alors qu'il en va de la "courtoisie républicaine".
Très habitué à l'utilisation du réseau social, le député UMP Lionel Tardy va partager son énervement sur twitter :
#DirectAN ... suspension de séance de 45 minutes pour permettre a Michel #Sapin de rejoindre l' #Elysee pour la conférence #Hollande !!!!
— Lionel TARDY (@DeputeTardy) 16 mai 2013
#DirectAN#Elysee ... #Hollande en retard comme d'habitude : pendant ce temps les députes sont au chômage a l'Assemblee nationale !
— Lionel TARDY (@DeputeTardy) 16 mai 2013
Le discours inaugural de François Hollande ayant pris plus de temps que prévu, Michel Sapin reviendra finalement à l'Assemblée après une interruption d'une heure et treize minutes. Il ne voudra pas répondre aux réprimandes de la droite.
Ainsi, alors que la députée UMP Isabelle Le Callennec lui fait remarquer qu'elle "trouve cela irrespectueux de la représentation nationale", Michel Sapin lui répond :
N’insistez tout de même pas trop !
La conférence de François Hollande aura quant à elle duré plus de deux heures et demi. Comme pour la première qui s'était déroulée au mois de novembre, l'ensemble du gouvernement était invité à répondre présent, installé à la droite du président de la République. Beaucoup se sont "échappés" après le discours introductif pour répondre à leurs obligations.
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Delphine Legouté et Sebastien Tronche