BANDE DE NAZES - La question est régulièrement posée à tout prétendant à la magistrature suprême : en cas de victoire à la présidentielle, quelles personnalités seraient susceptibles d'être nommées pour former un gouvernement ? De temps en temps, certains candidats répondent, donnent un ou deux noms. Le plus souvent, ils éludent cette question de personnes pour "se consacrer sur l'essentiel", à savoir "leur programme" et leurs "propositions pour la France".
Jusqu'à il y a peu, François Fillon était censé dévoiler l'identité des plus importants ministres qu'il chargerait de mener le "redressement national" s'il était élu Président. Et puis finalement, les *aléas* de sa candidature l'ont conduit à mettre ce sujet de côté. Ses affaires judiciaires polluent tellement sa campagne qu'il n'arrive déjà pas à parler de fond, ou presque. Alors les ministres... Et puis, un certain nombre d'élus de sa famille politique - y compris des très proches - l'ont lâché plus ou moins définitivement, certains se contentant d'un silence poli et d'une absence remarquée dans les équipes battant le pavé pour leur champion (et certains de ceux qui restent confient leurs déboires).
Tout cela n'aide pas à constituer un shadow cabinet, même si François Fillon garantit qu'il existe déjà. Et la confidence qui suit, faite en off à des journalistes lors de son déplacement au Pays-Basque le 25 mars, ne devrait pas motiver grand monde. Selon des propos rapportés par Le Canard Enchaîné mercredi 29 mars, l'ancien Premier ministre a expliqué, au sujet des noms qu'il a en tête pour occuper des portefeuilles ministériels :
"Je rechercherai la fiabilité, mais surtout des gens compétents et solides. En même temps, le vivier n'est pas si important que ça...
"
Alors de deux choses l'une : soit les nuls sont légion chez Les Républicains selon leur chef, soit il ne reste (presque) plus que cela après les défections de plusieurs dizaines d'élus. Quoi qu'il en soit, cette analyse est #plutôtsympa.
Et pourtant, on apprenait récemment (dans Le Canard Enchaîné également) que François Fillon avait bien identifié quelques uns de ses futurs ministres potentiels : Jean-Pierre Raffarin aux Affaires étrangères, son ami et ancien PDG d'Axa Henri de Castries à la Défense et Nathalie Kosciusko-Morizet "quelque part" restant à définir. Ceux-là seront ravis de savoir qu'ils ne sont pas catalogués parmi les nazes par le vainqueur de la primaire. Mais pour le reste, cela sera peut-être plus dur...