Comme d'habitude lorsque l'actualité judiciaire de Nicolas Sarkozy fait les gros titres, le principal intéressé se dit "serein". La validation par la Cour de cassation des écoutes qui lui ont valu une mise en examen ne déroge pas à la règle. Le président de Les Républicains semble même prendre la chose un poil par-dessus la jambe, expliquant être "habitué à tout ça". Et d'autres dans sa famille politique partagent son état d'esprit.
Si Brice Hortefeux, le fidèle compagnon de route, se sent parfois un peu "seul" dans la défense de son champion, voilà qui devrait lui redonner un peu le moral. Guillaume Peltier, un temps sarkolâtre déçu avant d'être nommé porte-parole de LR par Nicolas Sarkozy, livre au Figaro son analyse de la situation, vendredi 25 mars. Présent à Châteauroux pour la visite de l'ancien chef de l'État jeudi, le chef de file de la Droite forte explique tranquillement :
"L'image de la justice est tellement politisée depuis le passage de Christiane Taubira que pour le peuple de droite, être mis en cause par les juges est une preuve de combativité et de courage.
"
Une mise en examen pour "corruption active" et "trafic d'influence actif" (sur la base d'écoutes téléphoniques dont la validité a été confirmée par la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français), c'est donc du "courage" face à la dictatu... euh pardon, la justice socialiste.
Guillaume Peltier oublie au passage de dire que cette "image politisée" de la justice est très largement le fait de la droite elle-même, qui avait fait de la garde des Sceaux un sac de frappe permanent. Et visiblement, malgré son remplacement dans le coeur de l'opposition par Stéphane Le Foll en tant que cible privilégiée, Christiane Taubira manque toujours un peu aux membres de Les Républicains.
Guillaume Peltier et Brice Hortefeux peuvent aussi compter sur l'enthousiasme de Jean-François Mayet. Le sénateur LR de l'Indre et ancien maire de Châteauroux, également présent pour la visite de Nicolas Sarkozy jeudi, lui a ainsi déclaré sa flamme, comme le rapporte encore Le Figaro :
"Plus vous avez d'emmerdes, plus j'ai envie de voter pour vous !
"
Où l'on reparle de cette théorie, signée Patrick Buisson, selon laquelle les ennuis judiciaires pourraient "booster" la popularité de l'ancien chef de l'État, façon Berlusconi. Et Jean-François Mayet de soutenir la thèse d'une cabale politique orchestrée depuis l'Élysée : "Je pense que c'est très bien organisé".