Ne vous y trompez pas, Harlem Désir n’est pas encore premier secrétaire du Parti socialiste. Depuis le départ de Martine Aubry, il en assure l’intérim, mais son élection n’aura lieu que le 18 octobre. C’est pourtant un vrai discours de vrai chef de parti qu’il a tenu lors des journées parlementaires socialistes ce 20 septembre, juste avant l’intervention de Jean-Marc Ayrault.
Vote des étrangers, cumul des mandats, traité européen… Harlem Désir a déroulé son programme. Avec un mot d’ordre : soutien, soutien et encore soutien au gouvernement.
"Vous pouvez compter sur mon soutien le plus déterminé"
Loyauté. C’est ainsi que pourrait se résumer l’intervention d’Harlem Désir ce 20 septembre lors des journées parlementaires socialistes à Dijon. Celui qui n’est encore "que" premier secrétaire par intérim, en attendant son élection par les militants le 18 octobre, a exprimé tout son soutien à François Hollande et à Jean-Marc Ayrault dans un discours aux allures de programme pour le PS … et parfois de porte-parolat du gouvernement.
Le chef-pas-encore-chef est revenu sur certains points de divisions pouvant exister dans le parti.
> Ainsi, sur le traité budgétaire européen qui fait entrer en rébellion certains socialistes, Harlem Désir en appelle à la discipline de vote :
J’appelle tous les membres de la majorité à la solidarité et à la cohérence. Cohérence au sein des groupes à l’issue des débats et cohérence avec le président de la République au moment où il a besoin de notre plein appui.
François Hollande a besoin du soutien de tous ceux qui ont été élus dans la foulée de sa victoire.
> Concernant le droit de vote des étrangers – à un moment où Manuel Valls lui-même affiche des doutes sur l’urgence de la réforme – Harlem Désir en appelle à la "cohésion", pour ne pas brouiller le message du gouvernement :
N’affichons pas des divisions sur des engagements dont il est réaffirmé par le gouvernement et le président qu’ils seront tenus.
> Autre sujet qui bouscule le Parti socialiste : le non-cumul des mandats. Là où Martine Aubry insistait sur un abandon du cumul dès septembre 2012 pour les députés socialistes, Harlem Désir affirme ne pas vouloir "stigmatiser les élus" et se réfère au projet de loi prévu pour 2013 :
La loi contre le cumul sera votée, il n’y a aucun doute à avoir sur ce point, c’est un engagement du président de la République.
La commission Jospin fera dans quelques semaines des propositions, il en découlera un projet de loi du gouvernement.
> En conclusion, le bientôt premier secrétaire a promis fidélité à la majorité :
Vous pouvez compter sur mon soutien le plus déterminé, sur celui de tous les militants du PS. Ensemble avec le Parlement, un grand président, nous allons réussir le changement.