"Je veux réhabiliter l’image du Sénat." Après le tollé provoqué par le refus du Bureau du Sénat de lever l’immunité parlementaire de Serge Dassault, et la chasse à la taupe qui s’en est suivi pour trouver le sénateur socialiste qui a sauvé le patron du Figaro, Jean-Pierre Bel s’est dit "blessé", ce vendredi 10 janvier sur Europe 1. "Blessé" de l’image donnée par son institution, source, selon lui, d’antiparlementarisme :
Je suis blessé car cette décision a permis un flot d’antiparlementarisme et a donné une image du Sénat négative et catastrophique.
Egalement "profondément déçu", Jean-Pierre Bel, un proche de François Hollande, assure que "la justice passera" et qu’elle "ne sera pas entravée".
Il regrette aussi le vote de certains sénateurs – un vote tenu secret – qui ont fait "jouer des préférences amicales ou politiques". "Une très mauvaise chose pour la démocratie", ajoute-t-il, souhaitant "qu’on lève le secret des délibérations du bureau sur ces questions". Soit, la fin du vote à bulletin secret et le retour au vote à main levée.
Et Jean-Pierre Bel de s’interroger sur cette décision du Bureau, qui lui a paru "stupéfiante". Au point de penser qu’il y a eu erreur dans les votes :
Quelqu’un, sa main a tremblé. J’en suis même arrivé à me demander si quelqu’un ne s’était pas trompé tellement ça me paraissait stupéfiant.
Jeudi 9 janvier, Jean-Pierre Bel déclarait à Public Sénat avoir vécu "la pire journée" depuis qu’il préside la Haute assemblée, alors que le Palais du Luxembourg est depuis quelques temps dans le viseur des députés socialistes qui le qualifient de "triangle des Bermudes" et de "trou noir".