La crèche de Beaucaire, nouvelle illustration de cette histoire tumultueuse qu’entretient le Front national avec la laïcité. Julien Sanchez, maire de cette bourgade du Gard depuis 2014, ne déroge pas à la règle entretenue par ses camarades frontistes depuis qu’ils sont aux responsabilités, à Béziers, à Hayange ou ailleurs.
Le noeud du problème : comme en 2014, la mairie a installé dans la cour de l’hôtel de Ville son exposition sur la Nativité. Partant de là, l’histoire s’écrit toute seule : ce n’est pas comme si la scène se jouait pour la première fois, en témoignent les nombreux articles écrits par Le Lab sur le sujet (ici, ici et ici).
Comme le rapporte le Midi Libre du 21 décembre, l’initiative fait tousser l’opposition municipale, rejointe en cela par la délégation locale de la Ligue des droits de l’Homme et la Libre pensée du Gard.
Foin de ces réactions indignées, répond en substance Julien Sanchez, qui présente sa panoplie de santons comme “un élément de l’identité, du patrimoine et de la tradition.” La tradition, un élément de langage classique à l’extrême droite dès qu’il s’agit de protéger la religion catholique pour mieux dénigrer la présence de l’islam dans l’espace public tout en continuant à se persuader qu’on défend la laïcité.
Mais l’édile ne s’arrête pas là. Toujours selon le Midi Libre, il finit par s’adresser aux différents contestataires, “ceux qui veulent interdire une exposition, comme d’autres brûlaient des livres”. Lancé pleines balles vers le point Godwin, il conclut :
"[Ils] me rappellent les heures les plus sombres de l’Histoire.
"
Une réplique qui éclipse assez vite la réaction de la Ligue des droits de l’Homme, qui l’avait comparé à “un pompier pyromane” : “Le maire, c’est Docteur Jekyll et Mister Hyde : il installe une crèche de Noël, un des symboles du catholicisme, alors que [dans] son programme pour les régionales, il soutient qu’il réprimera les atteintes à la laïcité.”
Et aussi celle de la Libre pensée : “Le maire foule à nouveau aux pieds la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.”
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