L'astuce de Jean-Louis Borloo pour intégrer Gaylib à l'UDI et court-circuiter ses élus récalcitrants

Publié à 18h03, le 25 septembre 2013 , Modifié à 18h37, le 25 septembre 2013

L'astuce de Jean-Louis Borloo pour intégrer Gaylib à l'UDI et court-circuiter ses élus récalcitrants
11 septembre 2013 (Maxppp).

Jean-Louis Borloo a trouvé une astuce pour tenir sa promesse d'intégration de Gaylib à l'UDI, et elle tient en deux mots: Parti radical. A la fois président du parti valoisien et du rassemblement centriste, Jean-Louis Borloo s'est heurté à l'opposition de certains de ses élus, comme Jean-Christophe Fromantin, à l'intégration de ce mouvement militant en faveur des droits des homosexuels à l'UDI.

L'ancien ministre de l'Environnement, qui avait fait la promesse de ne pas laisser Gaylib en rase campagne lorsque le mouvement avait quitté l'UMP, aurait proposé, selon les informations du Lab, une solution intermédiaire: intégrer Gaylib au sein du Parti radical, et, de fait, en faire des membres de l'Union des Démocrates Indépendants.

Un moyen pour Jean-Louis Borloo de faire rentrer Gaylib par la petite porte de sa confédération centriste, sans en référer les mouvements annexes, qui avaient féraillé contre le mariage gay lors des débats parlementaires. 

Une intégration au Parti radical serait, pour le coup, partie gagnée, et d'avance, pour Jean-Louis Borloo: les têtes d'affiche de son parti comme Rama Yade et Yves Jégo se sont toutes prononcées en faveur du mariage pour tous, et sont favorables à l'intégration de Gaylib.

L'ancien député radical Dominique Paillé, interrogé par Le Lab, y voit en tout cas un signe politique alors qu'un rapprochement s'amorce avec le Modem :

Jean-Louis Borloo assume avec doigté son leadership. [...]

Et à la veille de nos refiançailles avec Bayrou, ça n'est pas mal de recevoir Gaylib en notre sein. C'est un moyen de montrer que la famille dans laquelle il vient est une famille ouverte.

Cette intégration de Gaylib est par ailleurs un gage donné au Parti radical, pourvoyeur de nombreux élus et militants de l'UDI. Les troupes radicales de Jean-Louis Borloo commenceraient à s'agacer de la place prise par les mouvements annexes. Il faut avouer que ces partis satellites sont nombreux à l'UDI: sept, sans compter le Conseil national Indépendant et Paysan (CNIP), exclu du mouvement après les propos polémiques de son président Gilles Bourdouleix sur les Roms. 

Dominique Paillé confirme en effet que certains au sein du Parti radical s'inquiètent de "l'influence grandissante" de ces plus petits partis, et que cette intégration de Gaylib "rassure les radicaux". 

Interrogé sur une éventuelle opposition d'élus UDI à l'intégration de Gaylib, Dominique Paillé balaye cette hypothèse par une comparaison historique :

Il y avait en 1940 les gens qui ont voté les plein pouvoirs à Pétain et ceux qui ne l'ont pas voté. En 1945, le débat était clos.

Jean-Christophe Fromantin et ses copains de lutte anti-mariage gay apprécieront.

Du rab sur le Lab

PlusPlus