Le mépris total d'Estrosi quant à une possible candidature de Ciotti aux municipales de 2020 à Nice

Publié à 14h33, le 11 novembre 2017 , Modifié à 14h39, le 11 novembre 2017

Le mépris total d'Estrosi quant à une possible candidature de Ciotti aux municipales de 2020 à Nice
© AFP

C'EST L'HEURE DU D-D-D-DUEL - Ils ne s'aiment plus. Pendant de longues années, Christian Estrosi et Éric Ciotti ont été amis en plus d'être des compères politiques, le premier ayant lancé le second à la fin des années 80 en l'embauchant comme assistant parlementaire. Mais nous sommes en 2017 et leur relation a, depuis quelques temps, tourné à la guerre ouverte. Au fil de leurs ambitions respectives et de la recomposition du paysage politique au cours des trois dernières années, une profonde rivalité s'est installée entre eux. Au point que l'ancien collaborateur songe désormais à venir contester le boss sur SON terrain : la ville de Nice.

Christian Estrosi en est le maire indéboulonnable depuis 2008, y compris de manière officieuse en tant que premier adjoint, durant l'interlude d'un an et demi qui l'a vu présider la région PACA. Le Sylvester Stallone local s'est réinstallé dans le fauteuil du patron au mois de mai, mais Éric Ciotti se verrait bien le lui chiper à l'occasion des municipales de 2020. Dans les colonnes du Monde samedi 11 novembre, l'actuel député LR des Alpes-Maritimes se dit en effet prêt à affronter "Estro" dans les urnes. Il lance :

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Le conflit ayant atteint son paroxysme, la solution serait maintenant que les électeurs tranchent.

 

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Mais autant vous prévenir : Christian Estrosi regarde avec beaucoup de supériorité son ancien lieutenant dessiner les contours d'une future candidature. Il répond au lance-flammes, lui aussi dans Le Monde :

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Tout ceci est un épiphénomène. Je suis plus préoccupé de voir sortir le tramway que par les agitations d’Eric Ciotti. Lors des prochaines élections, il sera peut-être sur une des six ou sept listes qui m’affronteront. Il fera alors partie de ceux qui se partagent les voix de l’opposition.

 

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Son mépris est donc total pour celui dont il dit tout aussi violemment qu'il a "été un bon second" mais est devenu "un mauvais premier". "Ciotti ne pourra jamais gagner Nice, mais s’il se présente, il peut nous faire perdre", met toutefois en garde Rudy Salles, ancien député UDI des Alpes-Maritimes et ombre officielle de Christian Estrosi, dont il est l'adjoint à la mairie.

(On notera au passage que le tramway de Nice préoccupe vraiment beaucoup Christian Estrosi : il en avait déjà fait l'un de ses principaux arguments pour justifier sa démission de la présidence de la région et son retour à l'hôtel de ville. Mais passons.)

Au-delà de la confrontation personnelle, cette opposition sur les rives de la Côte d'Azur illustre plus globalement la fracture qui s'ouvre un peu plus chaque jour à droite, entre une aile bienveillante vis-à-vis d'Emmanuel Macron et une frange engagée dans une nouvelle phase de durcissement. Tenant de la première après s'être découvert une opposition à toute forme de droitisation à l'occasion des régionales de 2015, Christian Estrosi a récemment dit d'Éric Ciotti, figure assumée de la seconde et premier soutien de Laurent Wauquiez pour la présidence de LR, qu'il "dépassait" certaines personnes d'extrême droite.

Quant à celui qui se rêvait ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy (puis de François Fillon), il invitait son nouveau meilleur ennemi à "rejoindre La République en marche" et lançait, pas peu sûr de lui :

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Si les municipales avaient lieu demain, je suis sûr que je gagnerais.

 

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Deux ans nous séparent de cette lutte à mort qui semble désormais inéluctable. Et on peut faire confiance aux deux combattants pour aller puiser dans leurs réserves de petites phrases vachardes d'ici là.



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