Le multiplex politique du dimanche 28 avril

Publié à 17h51, le 28 avril 2013 , Modifié à 17h51, le 28 avril 2013

Le multiplex politique du dimanche 28 avril
(montage Le Lab via Maxppp)

MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales du 28 avril, François Bayrou sur France 5, Cécile Duflot sur BFMTV, Nathalie Kosciusko-Morizet sur France Inter et Vincent Peillon sur RTL.

Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose des "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.

  1. Bayrou, NKM, Peillon et Duflot dans le multiplex dominical

    >> François Bayrou sur France 5

     (image France 5)

    #Ambition

    Une cote de popularité en hausse , 78% des Français favorables à l'idée d'un gouvernement d'union nationale qu'il défend ... François Bayrou pourrait se sentir pousser des ailes.

    Sur France 5, le président du MoDem reste mesuré lorsqu'il parle d'une ambition présidentielle. Est-ce fini pour lui ? Il "n'en sait rien". Entrer au gouvernement ? Il y est en revanche "prêt depuis des années" :

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    Si la ligne choisie est celle à laquelle je crois, si les règles politiques sont celles que j’estime nécessaire alors j’assumerai ma responsabilité.

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    En a-t-il déjà parlé avec François Hollande ? François Bayrou répond par une phrase alambiquée mais voulant clairement dire "oui" :

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    Si je n’avais pas, au cours de nos longues conversations,  parlé de ce sujet, vous ne me croiriez pas ...

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    #Unionnationale

    Qui pour faire le gouvernement d'union nationale - un système réunissant "des gens d'accord sur l'essentiel - tant voulu par François Bayrou ? Voici les noms que cite le président du MoDem de lui-même:

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    Qui a parlé de ce sujet récemment ? Gérard Collomb, le maire de Lyon.

    A l’UMP, il y a Benoist Apparu et, on s’en est moins aperçu, François Fillon, avec beaucoup de force.

    C’est évident que c’est le souhait de responsables comme Jean-Pierre Raffarin.

    C’est l’idée de gens au PS comme Rebsamen ...

    On est là dans la vraie majorité du pays avec des personnalités d’expérience qui peuvent assumer la politique qu’il faut suivre.

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    Quant aux personnalités plébiscitées par les Français, selon le sondage publié par Le JDD ce 28 avril, François Bayrou a un mot aimable pour chacun d'eux :

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    Chez Monsieur Gallois, il y a cette expérience de la société civile, c’est donc tout à fait juste.

    J’ai toujours pensé que Martine Aubry était une femme qui avait de la densité, même si je n’ai pas toujours été d’accord avec elle. (...) C’est quelqu’un dont j’estime la structure et puis elle ne peut pas être totalement etrangère à ce que je dis, c’est la fille de son père [Jacques Delors, ndlr] C’est une femme respectable.

    Mais l’essentiel est de savoir autour de quoi on bâtit cette union.

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    #Représentativité

    C'est un sujet cher à François Bayrou : la représentation de son parti à l'Assemblée nationale. En l'absence de scrutin à la proportionnelle, le président du MoDem regrette d'être sous-représenté, tout comme le Front national et le Front de gauche:

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    Si vous additionnez nos voix, à nous trois nous faisons 44% des intentions de vote. Et ceux qui font 50%, ceux-là ont tous les sièges. Est-ce normal ?

    Est-ce que nous sommes des sous-citoyens, est-ce que nous ne sommes pas Français ?

    Bien sûr il faut des députés du FN, du Front de gauche et du centre !

    Les débats sont désespérément conformistes, attendus. (…) Il y a une forme d’escroquerie, de spoliation du droit du citoyen à être représenté.

    "

    >> Cécile Duflot sur BFMTV

    <img src="http://i.imgur.com/gaIoso6.jpg" alt="" width="500" />

     (image BFMTV)

    #Amnistiesociale

    Comme Le Lab le révélait , Cécile Duflot a eu une vive altercation avec Alain Vidalies après l'abandon par le gouvernement de la proposition de loi Front de gauche sur l'amnistie sociale, principe qu'elle défend.

    La ministre du Logement refuse ce dimanche de commenter ces images mais réaffirme sa position pro-amnistie sociale face au revirement du gouvernement.

    >> un article complet à ce sujet par ici .

    #Allemagne

    Au moment où le Parti socialiste demande un "affrontement démocratique " avec l'Allemagne de droite et où Claude Bartolone parle de "confrontation " avec la politique d'Angela Merkel, Cécile Duflot reste sur la ligne du gouvernement et demande qu'on ne se trompe pas de débat :

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    On est en 2013 et en 2013 ce n’est pas la France contre l’Allemagne.

    Il faut poser ce débat de manière très dépassionnée : ce n’est pas un débat franco-allemand mais européen. Les moyens que ce donne ce continent, ensemble pour faire face à une autre crise, une crise structurelle.

    Je le redis : ce n’est pas un débat entre la France et l’Allemagne mais, pour simplifier, un débat entre la droite et la gauche, et plus largement entre ceux qui pensent que l’Europe doit être un espace politique plus démocratique qui peut porter des projets d’avenir.

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    #Loyers

    Quel bilan après la signature d'un décret, en août 2012, d'encadrement de l'augmentation des loyers lors d'une relocation ? Cécile Duflot parle d'un "réel frein". Et promet une deuxième étape :

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    La volonté du gouvernement, après la première étape du décret que j’ai signé il y a un an sur l’encadrement des loyers à la relocation, c’est d’aller sur un encadrement des loyers durable.

    Des bornes  pour que les loyers cessent d’augmenter de manière inconséquente.

    On voit que le décret a été un réel frein à l’augmentation des loyers sur l’ensemble des territoires et mis dans la tête des propriétaires qu’on avait atteint des limites inacceptables.

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    #Ambition

    Dans la course à la mairie de Paris, le nom de Cécile Duflot est souvent évoqué. La ministre, elle, maintient le mystère. "Rien n'est exclu ", disait-elle en février. Ce dimanche, elle poursuit dans cette direction.

    "Oui", il y aura un candidat écologiste lors des élections municipales de 2014 à Paris, qui fera notamment face à Anne Hidalgo, la candidate socialiste. Mais on ne sait pas si ce sera elle :

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    - Cécile Duflot : "La question est de savoir si oui ou non il faut porter un projet écologiste pour paris : la réponse est oui."

    - Journaliste : "Quand comptez-vous prendre votre décision ?"

    - Cécile Duflot : "Vous verrez."

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    >> Nathalie Kosciusko-Morizet sur France Inter

    <img src="http://i.imgur.com/aZthvhA.jpg" alt="" width="500" />

    (image France Inter - Anne Audigier)

    #Lapetitephrase

    La proposition d'union nationale défendue par François Bayrou - qui se dit prêt à entrer au gouvernement si ses idées sont retenues - n'a pas le soutien de NKM. La candidate à la mairie de Paris moque le président du MoDem :

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    Il dit que le gouvernement va dans le mur.

    Alors, quoi ? Il propose de monter dans la voiture qui va dans le mur ? Pour faire quoi ? Pour actionner le klaxon ?

    Ou alors c’est pour un autre projet, quel autre projet ? Parlons d’abord ce que l’on veut faire

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    #Mariagehomosexuel

    NKM - qui s'est abstenue lors du vote sur le mariage pour tous - répète qu'elle est "favorable à ce qu'on donne plus de légitimité à l'amour homosexuel". Ce qui ne l'empêche pas de trouver un angle d'attaque contre le gouvernement : la "méthode".

    A ses yeux, le gouvernement n'a pas suffisamment "écouté" et "rassemblé". Elle prend en exemple ce qui avait été fait lors de la loi sur l'euthasie en 2005 :

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    Je pense à celle que nous avons mis en œuvre au moment de la loi Leonetti sur l’euthanasie. Nous avions réuni dans une commission députés de droite et de gauche.

    Ca s’était fait loin des caméras, du coup il n’y avait pas de posture politique, tout le monde s’était écouté, les députés avaient évolué et finalement étaient tombés d’accord sur un texte voté à la quasi unanimité.

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    NKM veut également assurer qu'elle n'adopte pas une position stratégique sur ce sujet en vue de la bataille pour la mairie de Paris, avec l'envie de conquérir un vote dit "homosexuel" :

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    Ca fait des années que, sollicitée sur cette question, je réponds avec une grande constance. J’ai toujours dit qu’il fallait aller plus loin sur la légitimation de l’amour homosexuel et que je regrettais qu’on ne soit pas allé jusqu’au bout de l’union civile [promise par Nicolas Sarkozy, ndrl].

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    Elle estime enfin que l'UMP doit avoir un "discours de vérité" en admettant qu'elle ne pourrait pas revenir sur cette loi une fois de retour au pouvoir.

    #MairiedeParis

    Juré craché, NKM ne pense qu'à la mairie de Paris et pas à 2017. Ses opposants lui reprochent souvent de se servir de la capitale comme d'un "marchepied". Lorsqu'on lui demande de répondre par oui ou par non, elle répond ainsi :

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    Paris est mon unique objectif. Je prends tous les risques, j’y met toute ma passion.

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    "Vous n'arrêterez pas au bout de trois ans ?", relance la journaliste.

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    Ca me semble évident. Ca représente tellement de chose.

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    NKM a également préparé une formule de circonstance, estimant que ses opposants à la mairie de Paris ont créé un "mur des cons virtuel", en référence à celui du Syndicat de la magistrature :

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    J’ai parfois l’impression qu’à la mairie de Paris il y a un mur des cons.

    Celui où on a épinglé tous ceux qu’on ne voulait pas voir : les automobilistes parce qu’on les trouve pas beaux, les Parisiens de l’Ouest parce qu’on les trouve trop riches, les parents d’élèves qui ne veulent pas de la réforme des rythmes scolaires ...

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    #Miseaupoint

    Petit coup de fil inattendu avant la fin de l'émission. Le journaliste annonce que "Lionel Jospin a téléphoné".

    Durant l'interview, NKM lui a en effet attribué cette phrase : "En matière de lutte contre le chômage, on a tout essayé". Or Lionel Jospin n'a rien à voir là-dedans. C'est François Mitterrand qui l'a prononcée. Chose que l'ancien Premier ministre a tenu à préciser par un petit coup de fil du dimanche.

    "Mea culpa", répond simplement NKM.

    #PointUMP

    Nouveau vote en septembre ou pas nouveau vote ? Certains à l'UMP estiment que ce scrutin, sur lequel Jean-François Copé et François Fillon s'étaient accordés lors de la crise à l'UMP, ne devrait finalement pas avoir lieu.

    Sur ce débat, NKM se retranche derrière les militants : à eux de choisir. D'où une idée de vote pour savoir s'il faut revoter :

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    La décision de faire un nouveau vote a été prise à l’automne devant les militants. Si on voulait renoncer à un nouveau vote, il faudrait solliciter les militants sur cette question.

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    >> Vincent Peillon sur RTL et LCI

    <img src="http://i.imgur.com/RQOUjy4.jpg" alt="" width="500" />

     (image LCI)

     

    #Allemagne

    A chaque ministre sa critique des propos de Claude Bartolone qui conseille une "confrontation" de la France avec la politique allemande d'Angela Merkel. Contrairement à Michel Sapin et Manuel Valls , Vincent Peillon y va en douceur :

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    Aucun propos n'est nul et non avenu.

    Il y a une politique européenne qui doit être progressivement réorientée. Ca se fera à vingt-sept, à partir du moteur franco-allemand.

    Ce serait une curieuse idée de penser qu'on va réorienter la construction européenne en se disant on va s'opposer, être dans la contradiction totale. C'est une idée qui me semble étrange.

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    #Pansurlebec

    François Rebsamen qui affirme que, si François Hollande avait voulu qu'il se taise, il aurait dû le nommer ministre de l'Intérieur , Claude Bartolone qui fait connaitre sa petite musique dans diverses interviews ... Interrogé sur ces deux "cas", Vincent Peillon fait une petite mise au point :

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    Il faut que ceux qui sont autour et qui ont été si heureux de son élection, si heureux d’occuper des responsabilités qu’ils ont pu obtenir aussi car ça a été une victoire collective, fasse preuve de loyauté.

    Les uns et les autres devraient faire maintenant attention à leurs expressions.

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    #PointBayrou

    C'est intéressant mais non merci. A l'idée d'union nationale prônée par le président du MoDem, Vincent Peillon rétorque que cela n'a "pas de sens" puisqu'il existe aujourd'hui "une majorité forte".

    Il ne ferme pas totalement la porte à François Bayrou mais lui fait comprendre que s'il veut rejoindre le gouvernement, il devra se plier à sa politique, et non l'inverse :

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    C’est à lui de se déterminer depuis longtemps. (..)

    La démarche de François Bayrou depuis des années est intéressante.

    Maintenant il y a une majorité : François Bayrou un jour juge une mesure bonne, le lendemain une autre ne lui va pas. Il faut s’inscrire dans une cohérence collective. Il lui appartiendra de faire ce choix.

    "

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