#QAG NEXT GEN - Les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale sont un véritable spectacle. Mais un spectacle critiqué. "Un théâtre d’ombres", aime à dire Jean Lassalle. Certains préfèrent qualifier ces deux séances hebdomadaires télévisées de cour de récréation, entre avoinées (voir ici ou là ), incidents de séances, chahut et invectives partisanes.
Ex-président de la commission des Lois et ministre de la Justice, le socialiste Jean-Jacques Urvoas a connu ces "QAG" à la fois dans les rangs des députés et sur les bancs du gouvernement. Et celui qui est candidat à sa succession aux législatives dans la 1re circonscription du Finistère de proposer sa réforme des questions au gouvernement, dans une interview au Parisien ce vendredi 9 juin. Un marronnier parlementaire.
"La forme des questions au gouvernement, créées en 1974, est épuisée. Ces séances renvoient une image déplorable des parlementaires", fustige d’abord Jean-Jacques Urvoas avant de livrer ses pistes de réflexion pour modifier en profondeur ces séances diffusées en direct sur France 3 et LCP :
"Il faut donc raccourcir la séance du mardi et la réserver à un dialogue intensif entre le Premier ministre et les présidents de groupe. Quant à la séance du mercredi, pour renforcer son intérêt et la rendre plus sereine, elle serait prioritairement réservée aux questions de l'opposition, sous réserve que les thèmes soient au préalable transmis aux ministres afin que des réponses précises soient apportées aux députés.
"
Un changement radical de format donc pour renouveler un genre qui semble épuisé et caricatural. Ancienne ministre, Michèle Delaunay, qui préfère les questions au gouvernement du Sénat à celles de l’Assemblée , est elle aussi une fervente partisane d’une modification des QAG, "trop courtes, trop manichéennes" et "pas toujours à la gloire de la démocratie" .
En 2015, le Sénat a adopté une nouvelle formule des QAG avec un nouveau rythme et un droit de réponse par sénateur. Des innovations qui avaient ravi Manuel Valls. "C’est vivant, ça permet le dialogue" , s’était emballé celui qui était alors chef du gouvernement. Patron du groupe PS, Bruno Le Roux avait quant à lui livré un plaidoyer anti-chahut pendant les QAG .
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