Les (quelques) voix PS favorables à un vote au Parlement sur une intervention en Syrie

Publié à 16h29, le 02 septembre 2013 , Modifié à 18h43, le 02 septembre 2013

Les (quelques) voix PS favorables à un vote au Parlement sur une intervention en Syrie
Montage Le Lab à partir de photos Maxppp.

HAPPY FEW - Pour l'instant, ils se comptent encore sur les doigts de (deux) mains.

Patricia Adam, députée du Finistère et présidente de la commission de Défense à l'Assemblée nationale, Patrick Mennucci, député des Bouches-du-Rhône, ou bien encore Arnaud Leroy et Pouria Amirshahi, députés des français établis hors de France, Jérôme Lambert, député de la Charente, Jean-Marie Le Guen, député de Paris, Cécile Untermaier, députée de Saône-et-Loire, et Guy Delcourt, maire de Lens et député du Pas-de-Calais, Pascal Cherki, député de Paris, tous parlementaires socialistes, ont publiquement réclamé un vote au Parlement sur l'éventualité d'une intervention en Syrie.

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Ils s'opposent de la sorte frontalement à François Hollande, qui a prévu d'y organiser un débat, mais sans laisser les parlementaires voter sur la pertinence d'une intervention à l'issue de celui-ci, mais également à la ligne officielle du PS sur la question.

Ainsi Eduardo Rihan-Cypel, député PS et porte-parole du PS, niait même jusqu'à leur existence, dans un communiqué diffusé ce lundi 2 septembre, assurant que seuls des élus "UMP" réclamaient ce vote :

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Ceux qui à l’UMP demandent un vote aujourd’hui sont irresponsables puisqu’ils cherchent davantage à embarrasser le Président de la République sur un terrain purement politicien.

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La décision du chef de l'Etat, quoique critiquée à droite et par EELV , est logiquement soutenue par la plupart des membres de sa majorité, à l'exception, donc, de ces quelques parlementaires.

>> Patricia Adam, le 30 août, s'était déclarée "à titre personnel" favorable à une telle consultation :

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Je ne vois pas pourquoi le Parlement français ne pourrait pas s'exprimer aujourd'hui alors que les Britanniques et les Américains le font.

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La présidente de la commission Défense motivait ainsi sa requête :

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S'il y avait effectivement un vote, ce qui changerait, c'est qu'on aurait certainement plus d'informations et plus en amont, et un meilleur suivi pour que l'on donne un avis plus éclairé.

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>> De son côté, Patrick Mennuccipointait le manque de légitimité supposé d'une intervention qui ne recevrait pas l'assentiment de la représentation nationale: 

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Une intervention qui ne serait pas légitimée par le vote des parlementaires français apparaîtrait indubitablement aux yeux de la populaition comme un passage en force et perdrait définitivement tout soutien populaire, soutien pourtant indispensable lorsque nos troupes interviennent.

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Côté Mennucci, difficile cependant de parler de "fronde", puisque, comme il l'indiquait lundi matin sur France Inter, il voterait de toute façon comme son groupe en cas de vote :

>> Jérôme Lambert, député PS connu pour ses positions volontiers divergentes de "la ligne" officielle s'exclamait, dès le 30 août, interrogé par La Charente Libre :

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Au Mali, il y avait un objectif de guerre, instaurer la démocratie. Là, en Syrie, la situation est dramatique et ce ne sont pas quelques missiles qui vont changer quoi que ce soit.

(Il faut) un vrai débat à l’Assemblée, ponctué d’un vote des députés. Là, on réunit le Parlement le 4 septembre, pour une simple information. A quoi ça sert ? Autant ne pas y aller et lire les journaux!

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>> Arnaud Leroy, interrogé par Mediapart, est lui aussi sur une question de principe :

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On ne peut plus se permettre de retomber dans les travers de la République de 1958. Je suis un parlementaire français, je ne veux pas dépendre d’un vote du Congrès (américain, ndlr) ou de la Chambre des communes (britannique, ndlr). Je veux avoir la possibilité de donner mon avis. 

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>> Jean-Marie Le Guen, député de Paris, lui aussi sollicité par Mediapart, développe l'argument du temps :

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Un processus de vote est légitime, parce que le calendrier le rend possible.

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>> Cécile Untermaier, députée de la Saône-et-Loire, sur Twitter, reste plus allusive ... mais évoque une "punition" des parlementaires s'ils ne pouvaient voter :

>> Guy Delcourt, maire PS de Lens et député du Pas-de-Calais, proche de Lionel Jospin, réclame, sur facebook et sur twitter, une "consultation" et une "expression" du Parlement.

Sans toutefois écrire noir sur blanc que cette expression doit prendre la forme d'un vote, il se rappelle aux promesses de François Hollande dans son message facebook :

Sur le dossier syrien Le Président de la République, doit consulter le Parlement. Les représentants de la Nation doivent s'exprimer

— Guy Delcourt (@Guy_Delcourt) September 2, 2013

 

Post by Guy DELCOURT .

>> Pascal Cherki, député de Paris et habitué des coups de gueule contre sa propre majorité (voire contre François Hollande lui-même ), se prononce dimanche 1er septembre, sur Twitter, pour un vote du Parlement :

 

2 conditions pour une intervention militaire en Syrie : des preuves irréfutables émanant des inspecteurs de l'ONU et un vote du parlement.

— Pascal Cherki (@pascalcherki) September 1, 2013

 
 
 

Reste que, malgré les oppositions d'un nombre croissant de parlementaires, le gouvernement n'a pas changé d'avis, pointant, par l'intermédiaire de Manuel Valls , qu'il avait déjà organisé ce débat sans que cela soit une obligation.

>> Pouria Amirshahi, lui, ne le dit d'abord pas clairement. Sur son blog, le 29 août, il estime que "la Représentation nationale doit être formellement saisie" afin d'interroger le gouvernement sur "les objectifs précis de ces éventuelles frappes". Sans parler d'un vote formel des parlementaires. Il précise sa position, sur Twitter, ce 2 septembre :

Edit, 18h35:article mis à jour avec les positions de Pouria Amirshahi et Pascal Cherki.

Edit, 17h45 : article mis à jour avec les prises de position de Cécile Untermaier, Jérôme Lambert, Arnaud Leroy, Jean-Marie Le Guen, ainsi que la déclaration d'Eduardo Rihan Cypel.

Edit, 18h : article mis à jour avec la prise de position de Guy Delcourt.

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