MAIS ILS SONT OÙ ? PAS LÀ - Ils sont près de 100 à se voir offrir une place dans la campagne de François Fillon pour la présidentielle, pour presque 130 postes au total (certains cumulent). "Pléthorique" est un terme bien faible pour décrire l'organigramme dévoilé par le vainqueur de la primaire de la droite, jeudi 15 décembre. Tout le monde y trouve son compte, des ex-candidats à la primaire aux soutiens historiques du leader de l'opposition en passant par les alliés centristes. Un signe de plus du "rassemblement" à l'oeuvre à droite. À quelques exceptions près.
Certaines absences sont en effet notables. Parmi les cadres du parti qui ne figurent pas dans l'organigramme de campagne de François Fillon, on trouve d'abord le fidèle filloniste Gérard Larcher, président du Sénat et - premier ? - ministrable en puissance. L'intéressé est tout de même déjà président du comité politique du parti. "C'est pour distinguer les responsabilités, il n'est pas exclu qu'il soit à la tête du comité de soutien le moment venu. Gérard est indispensable", fait-on valoir dans l'entourage de François Fillon.
Par ailleurs, seuls deux des candidats à la primaire n'y figurent pas : Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Rien de surprenant toutefois, le premier s'étant retiré de la vie politique et le second se concentrant sur sa ville de Bordeaux. Nathalie Kosciusko-Morizet, le viel ennemi Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson et Hervé Mariton deviennent conseillers politiques quand Bruno Le Maire est comme prévu nommé "représentant pour les affaires européennes et internationales (un marche-pied vers le quai d'Orsay ?).
Peut-être plus étrange considérant le nombre de postes distribués, ni Rachida Dati ni Nadine Morano ne se voient confier de responsabilités en vue de la présidentielle. La première pourrait cependant bénéficier de la situation en récupérant la circonscription de François Fillon pour les législatives s'il ne s'y représente pas. Quant à la seconde, elle semble définitivement écartée de la machine LR, n'étant déjà pas présente dans l'équipe dirigeante du parti dévoilée fin novembre.
Enfin, les présidents de région Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et Christian Estrosi (PACA) sont également aux abonnés absents. Aucun des deux n'a vigoureusement soutenu François Fillon. Xavier Bertrand a bien laissé entendre qu'il avait voté pour lui dès le premier tour mais n'avait pas appelé les électeurs à en faire de même. Christian Estrosi, lui, était quasiment le seul sarkozyste à ne pas rejoindre l'ex-Premier ministre dès l'élimination de l'ancien chef de l'État, allant même jusqu'à provoquer frontalement François Fillon dans la presse.
Et voici l'armée mexicano-filloniste au complet en une image :
L'équipe de campagne de François Fillon pic.twitter.com/1NFzcBO1uz
— Matgoa (@Matgoa) 15 décembre 2016
[BONUS TRACK] Les juppéistes en force
Les juppéistes s'étaient émus de leur faible représentation dans la nouvelle équipe dirigeante du parti, établie par François Fillon. Les proches du candidat avaient promis que l'impair serait réparé avec l'équipe de campagne et c'est le cas. Les soutiens d'Alain Juppé sont nombreux dans cet organigramme.
Plusieurs proches de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac sont en effet nommés : son directeur de campagne Gilles Boyer intègre le "pôle administratif et financier", Jean-Pierre Raffarin le "conseil stratégique" et le "conseil politique", Benoist Apparu récupère un porte-parolat, Maël de Calan est aux "faits, chiffres et arguments", Hervé Gaymard fait partie de l'équipe "projet", Édouard Philippe du "pôle élus", Virginie Calmels du "pôle société civile"... Même Valérie Pécresse (surnommée "traîtresse" dans le camp Fillon depuis son ralliement à Alain Juppé) y trouve sa place : conseillère politique er membre du conseil stratégique.
Une manière de solder les comptes ?