PLAISIR D'OFFRIR - Henri Guaino est un tout petit peu à la peine dans sa collecte des 500 parrainages pour se présenter à la présidentielle. À ce jour, le député LR des Yvelines, candidat en dehors de la primaire qui a désigné François Fillon, en totalise 17. Ce qui est bien mais pas top. Marine Le Pen, elle, dispose de tous ses précieux sésames. Ce qui lui permet, mardi 14 mars, d'annoncer qu'elle apporte son propre parrainage à Henri Guaino, au nom du "pluralisme politique". Un bien bel appel du pied à ce "gaulliste" souverainiste qui voit dans le programme de François Fillon "une purge comme on n'en a jamais proposé depuis la Seconde Guerre mondiale".
La candidate du FN à la présidentielle l'annonce sur son site officiel. "Avec la candidature de François Fillon à l’élection présidentielle, la sensibilité patriote d’Henri Guaino a été définitivement enterrée au sein de LR, écrit-elle en premier lieu. Certains sympathisants LR qui n’ont pas encore rejoint ma candidature sont déboussolés. Je les encourage naturellement à rejoindre l’ambition patriote que je représente dans cette élection." Mais elle ajoute :
"Toutefois, dès aujourd’hui, dans un souci de pluralisme politique, je souhaite apporter à Henri Guaino mon parrainage pour sa candidature. J’avais promis que si cela m’était possible, si je disposais d’un nombre de parrainages suffisants pour pouvoir me présenter, je donnerais ma signature à un autre candidat. Je tiens cette promesse aujourd’hui.
"
Voilà qui confirme encore un peu plus la volonté de Marine Le Pen de s'adresser à la droite classique, dans l'objectif d'élargir sa base électorale. À noter qu'Henri Guaino est depuis longtemps sur les tablettes du Front national et de sa grande "majorité patriote" rêvée, aux côtés d'autres personnalités souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan ou Philippe de Villiers. Ce dernier a d'ailleurs chanté les louanges de Marine Le Pen dernièrement, "n'excluant pas" de la soutenir dès avant le premier tour de la présidentielle. Henri Guaino n'en est pas là, même s'il s'est déjà, par le passé, dit prêt à "travailler" avec Marion Maréchal-Le Pen sur certains dossiers à l'Assemblée nationale.
Ce 14 mars, Louis Aliot, vice-président du FN et eurodéputé, avait déjà appelé les élus à parrainer Philippe Poutou et Henri Guaino. Ces candidats qui risquent aujourd'hui de ne pas pouvoir aller au bout "sont tout à fait représentatifs" et victimes des "pressions faites par le PS et Les Républicains sur les petits maires ruraux", avait estimé sur BFMTV celui qui est également le compagnon de Marine Le Pen.
Philippe Poutou a pour sa part vivement réagi à cet appel, disant "refuser" ce "soutien" du cadre frontiste :
#Il y a des soutiens dont on se passerait bien et même que nous refusons. C'est le cas de l'appel aux maires de Aliot (FN) à nous parrainer.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) 14 mars 2017
Reste à savoir quelle sera la réaction d'Henri Guaino. Contacté par Le Lab, il n'a pas donné suite à nos sollicitations.