Moscovici sur les propos de Mélenchon : "Je n'y vois pas de connotation antisémite"

Publié à 08h50, le 27 mars 2013 , Modifié à 08h59, le 27 mars 2013

Moscovici sur les propos de Mélenchon : "Je n'y vois pas de connotation antisémite"
(Maxppp)

Invité à répondre aux lecteurs du Parisien ce 27 mars, Pierre Moscovici semble vouloir désenfler la polémique sur les propos de Jean-Luc Mélenchonà son égard.

Le 23 mars, ce dernier a en effet estimé que le ministre de l'Economie ne pensait "plus en français" mais "dans la langue de la finance internationale". Des propos d'abord retranscrits légèrement différemment par l'AFP ("Il ne pense pas français") et qui ont valu au leader du Front de gauche d'être suspecté d'antisémitisme.

Pierre Moscovici veut donc fermer le ban ce mercredi :

Ca m'a choqué parce que je fais partie de ces gens dont les parents ont choisi la France. Je pense toujours français, je pense toujours à la France, pas par nationalisme mais parce que c'est dans mes tripes.

Franchement, une accusation de cette nature est indigne. Mais je n'y vois pas de connotation antisémite.

Sa réaction avait été plus nuancée dans un premier temps. Ainsi sur le plateau de Dimanche Plus le 24 mars, Pierre Moscovici, lui-même d'origine juive, avait estimé :

Jean-Luc Mélenchon est en train, par détestation de la social-démocratie, par détestation du parti socialiste, de franchir certaines bornes. Il y a des choses auxquelles on ne touche pas.

Il avait également retweeté un message de Mehdi Ouraoui, directeur de cabinet d'Harlem Désir, faisant référence à un "discours des années 30" :

Honte à Mélenchon pour qui Moscovici "ne pense pas français, mais pense finance internationale". Discours des années 1930, à vomir !

— Mehdi Ouraoui (@mehdiouraoui) 23 mars 2013

Ses camarades socialistes avaient très vivement réagi dans la foulée des déclarations de Jean-Luc Mélenchon, faisant allusion à des relents antisémites et à des ressemblances avec l'extrême-droite. Harlem Désir y avait ainsi vu "des thèmes et une rhétorique de l'extrême-droite des années 30".

On a également appris dans Le Canard enchaîné de ce 27 mars que Jean-Marc Ayrault lui-même avait demandé à ses troupes de défendre le ministre, arguant ainsi :

Le discours de Mélenchon, c'est du Déat et du Doriot réunis.

Mélenchon parle comme Le Pen. Il excite tout le monde, c'est dangereux.

Le coprésident du Parti de gauche s'est défendu de tout antisémitisme dès le 24 mars lors du discours de clôture du 3e congrès de son parti :

J’ignorais quelle était la religion de Pierre Moscovici et je n’ai pas l’intention d’en tenir compte dans l’avenir, pas davantage que dans le passé. Mais si un jour parce qu’il est juif, il était menacé, il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre.

Notons que, si Pierre Moscovici clôt la polémique "antisémite ou pas antisémite", il ne pardone pas à Jean-Luc Mélenchon et à François Delapierre l'expression de "salopard" :

En revanche, le sujet du salopard à propos duquel on dit, "il a un nom, il a une adresse", ça, non !

Du rab sur le Lab

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